Quel est le bon taux de matière organique d’un sol? Bien sûr, il est à évaluer dans son contexte. Pour Pascal Boivin, professeur en science du sol à la haute école spécialisée suisse occidentale, le taux de matière organique doit être mis en rapport avec celui de l’argile.
Ainsi a-t-il été admis qu’un rapport MO/argile de 17% est une exigence minimale pour un sol suffisamment structuré. Et, il est essentiel de ne pas descendre sous la barre des 12% au risque d’une structure dégradée. Pour Anthony Le Quemener, directeur technique grandes cultures de Biosphères, il est aussi possible de faire une rapide approche du bon taux de matière organique: «Dans un sol à tendance argileuse où la matière se complexe facilement avec l’argile, elle est plus difficile d’accès aux micro-organismes du sol (bactéries et champignons), donc un bon taux de matière organique est évalué autour de 4%. Il est jugé comme correct à 3% et comme médiocre à 2%. Dans un sol à tendance limoneuse, où la matière organique est plus facilement accessible par l’activité biologique, un taux de matière organique de 3% est considéré comme bon, un taux de 2% comme correct et un taux de 1% comme mauvais.»
Travailler en quantité plutôt qu’en pourcentage
Le directeur technique de Biosphères semble toutefois porter une préférence à déterminer la quantité de matière organique d’un sol par sa valeur absolue plutôt que par un pourcentage. Il prend donc le temps de rappeler la méthode de calcul pour connaître la quantité de matière organique d’un sol.
Pour un hectare de sol limoneux à 2% de matière organique sur 30cm de profondeur, le calcul est le suivant: 10000 x 0,30 x 0,02 x 1,4 (densité du sol)= 84tMO/ha. Si le calcul est à adapter au taux de pierrosité du sol, à sa profondeur, à sa texture et à sa densité, Anthony Le Quemener estime cette valeur de 84tMO/ha comme une bonne valeur cible à garder en tête.
