Les aléas météo hypothèquent les récoltes à venir

Wheat shoots with septoria. Crop loss due to plant diseases

Conséquence de la pluie et des températures douces, pour le blé tendre, le stade deux nœuds a 8 jours d'avance sur la moyenne quinquennale. 

Crédit photo maykal/Adobe Stock
Selon les données de FranceAgriMer, les conditions de culture, du fait de la pluie en particulier, sont nettement moins bonnes cette année. L'orge de printemps apparaît comme l'une des alternatives aux cultures d'hiver qui n'ont pas pu être semées.

Un excédent pluviométrique de 85 % par rapport à la moyenne de référence (1991-2020), un cumul des températures nettement supérieur à la normale (+ 1,6°C) et un déficit d'ensoleillement... Autant dire que la campagne 2023-2024 ne débute pas sous les meilleurs auspices, de telles conditions de culture ayant été rarement, voire jamais, vues à l'échelle nationale.

Certains stades de développement en avance

Conséquence de cette situation, un état d'avancement très disparate pour les grandes cultures. Ainsi, en ce qui concerne le blé tendre, le stade deux nœuds a 8 jours d'avance sur la moyenne quinquennale, et l'orge d'hiver, 7 jours.

En revanche, pour le stade semis, le blé dur accuse un retard de 9 jours, tandis que le début du tallage affiche 5 jours d'avance.

Conditions nettement moins bonnes que l'an dernier

Ce qui fait dire en résumé aux experts de FranceAgriMer, qui tenaient le 17 avril leur conférence de presse mensuelle, qu'en semaine 14 (1er avril), si l'on fait le palmarès des conditions, de bonnes à très bonnes, elles ne sont, pour le blé tendre, qu'à 64 % bonnes ou très bonnes (contre 94 % à la même époque en 2023), qu'à 67 % sur l'orge d'hiver (contre 92 % l'an dernier) et qu'à 70 % pour le blé dur (par rapport à un niveau de 91 % lors de la précédente campagne).

Baisse des surfaces de culture pour les céréales à paille 

En outre, estime Perrine Charrière, conjoncturiste des productions animales et grandes cultures au ministère de l'Agriculture, « compte tenu des épisodes successifs de forte pluviométrie depuis la mi-octobre, en 2024, les céréales à paille (hors riz, mélanges et céréales mineures) couvriraient 6,8 Mha, soit 0,4 Mha de moins qu'en 2023 (- 6,1 %) et même 75.000 ha de moins que le bas niveau de 2020 ».

Pour poursuivre : « L'ensemble des régions est concerné par ce recul, en particulier celles de la façade Atlantique. Les surfaces de blé tendre (- 7,7 %) et de triticale (- 8,8 %) sont les plus affectées, tandis que les baisses des surfaces de blé dur (- 2,6 %) et d'orge (- 2 %) sont atténuées par la hausse des semis de printemps. »

De fait, alors que les semis sont encore en cours, les surfaces d'orge de printemps 2024 sont estimées à 0,5 Mha, en hausse de près de 50.000 ha en un an (+ 10,7 %).

L'orge de printemps, une alternative bienvenue

« Délaissée dans les choix d'assolements en 2023, l'orge de printemps apparaît en 2024 comme l'une des alternatives aux cultures d'hiver qui n'ont pas pu être semées », explique la spécialiste. Les surfaces seraient notamment en forte hausse en Nouvelle-Aquitaine (+ 29,9 %).

Toutefois, les pluies abondantes du mois de mars freinent la hausse des surfaces dans certaines régions. Au niveau national, elles resteraient donc nettement inférieures à la moyenne 2019-2023 (- 17,0 %).

Toute l'Europe est touchée

Une situation qui se retrouve à travers toute l'Europe. FranceAgriMer s'attend en effet à des surfaces de blé tendre, de blé dur et de colza en baisse pour la campagne 2024 par rapport à 2023.

Concernant les semis de blés, de légères hausses des surfaces sont cependant attendues en Espagne et en Pologne, tandis que les surfaces d'orge progresseraient en Espagne et en Allemagne.

 

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