Une mauvaise herbe est une plante concurrentielle des cultures

Une adventice est une plante qui pénalise la culture en place et/ou la suivante. © Pornthep/Adobe Stock

Selon les situations agronomiques et culturales, une plante peut être considérée différemment. Elle est réputée comme mauvaise herbe si elle concurrence la culture ou a un effet toxique sur celle-ci. En revanche, si elle apporte des services écosystémiques supplémentaires, elle devient alors une plante compagne ou une plante dite commensale si sa présence est neutre. Compte tenu de ces informations, pourquoi est-il alors si important de désherber les parcelles ?

Lors d’un webinaire organisé par Agreemium, Régis Hélias, ingénieur chez Arvalis, a expliqué que l’eau, la lumière, l’accès aux nutriments, etc. sont des ressources à réserver à la culture. Elles lui permettent d’exprimer pleinement son potentiel. Si, dans une parcelle cultivée, la présence d’une plante vient à concurrencer la culture pour ces éléments, elle devient une mauvaise herbe ou adventice. Il convient alors de la détruire et/ou de limiter sa grenaison pour se préserver d’une contamination trop importante.

Par ailleurs, certaines graminées (vulpins, ray-grass, etc.) servent de plantes relais à des maladies comme l’ergot des céréales par exemple. D’autres espèces d’adventices sont également un réservoir à parasites.

Le désherbage facilite les étapes de la récolte à la commercialisation

D’un point de vue pratique, une culture désherbée est plus facile à :

- récolter (meilleur débit de chantier et moins de risque de bourrage),

- trier,

- sécher (plus il y a de biomasse verte plus il faut d’énergie pour réaliser le séchage),

- stocker (les amas de déchets pouvant produire des mycotoxines dangereuses pour l’alimentation humaine),

- commercialiser (la pureté spécifique est essentielle avec le respect d’un seuil en fonction de la graine adventice concernée ou l’absence de graines adventices, surtout en production de semences).

Plantes bio-indicatrices : gare aux interprétations trop hâtives

Lors de son intervention, Guillaume Adeux, chercheur en biologie des plantes à l’Inrae, a expliqué que la présence d’une espèce florale peut résulter de mécanismes aléatoires difficilement explicables. Il précise qu’il n’existe pas un seul biotope primaire pour chaque espèce de plante et que, de ce fait, il faut rester vigilant quant aux raccourcis et aux interprétations sur les plantes dites bio-indicatrices.

« Nous manquons de références, prévient le chercheur. Il faut coupler les bases de données floristiques avec l’environnement et l’agronomie. » À titre d’exemple, la présence d’ambroisie dans une parcelle ne signifie pas que celle-ci est un désert alors que l’adventice pousse dans ce milieu. La réalité est différente. Elle se retrouve également dans une vaste gamme de sols. « Ce que l’on observe, précise Guillaume Adeux, c’est que les espèces de mauvaises herbes caractéristiques de conditions abiotiques extrêmes sont en déclin. Dans nos modes de production actuels intensifiés, nous avons régulé et sélectionné une flore hypercompétitive et opportuniste qui profite et s’adapte à un système. »

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