Soufrer le colza pour ne pas qu’il souffre

Il est possible de « rattraper » un manque de soufre sur colza jusqu’à floraison. © Pixel6TM

« Le risque de carence en soufre sur colza devient important dès lors que le cumul de pluie durant les quatre mois d’hiver – novembre, décembre, janvier, février – dépasse 350 mm, note Luc Champolivier, chargé d’étude au sein de Terres Inovia, lors d’un des jeudis de TI « Sans soufre, le colza souffre ». Paradoxalement, la campagne 2019-2020 est particulière. Nous avons effectivement reçu de grandes quantités de pluie, mais les températures sont restées relativement clémentes. La minéralisation a donc été soutenue pendant tout ou partie de l’hiver, ce qui a engendré des reliquats plutôt importants… Pour le soufre aussi. Ainsi, nous n’avons pas observé de grosses carences cette année. »

Couvrir les 200 kg/ha de SO3 que réclame le colza

Cela étant dit, Terres Inovia préconise un apport systématique de 75 kg/ha de SO3 sur tous les colzas quelles que soient les conditions hivernales, dès le début de la montaison. « Les situations de carence sont trop fréquentes et le niveau de perte de rendement trop élevé pour prendre un risque », insiste Luc Champolivier.

Il indique en revanche que les apports de soufre à l’automne sont inutiles car la minéralisation couvre les besoins de la plante dans ses premiers stades. La forme sulfate (SO42-), la seule assimilable par les plantes, se retrouve en quantité très faible dans le sol au printemps suite à un apport avant semis pour que son effet soit significatif selon Terres Inovia. Or, les besoins du colza restent élevés… de l’ordre de 200 kg/ha de SO3 dont plus de 140 kg/ha sont exportés. Et une forte carence en l’élément peut induire une baisse de rendement allant jusqu’à 20 q/ha. Plus généralement, l’apport de 75 kg/ha de SO3 au stade C2 de la plante engendre une augmentation de 3,4 q/ha en moyenne. Le différentiel peut atteindre 12 q/ha dans les situations même sans forte carence. Et la pratique s’avère payante huit années sur dix.

Différencier les signes de carence

L’impact du soufre sur le rendement s’explique bien évidemment par ses différentes actions dans la plante comme le rappelle Luc Champolivier : il permet notamment à la plante de mieux valoriser l’azote du sol, il possède un rôle non négligeable dans la photosynthèse en participant aux réactions enzymatiques et il intervient dans la synthèse des protéines. Mais il reste un élément moins mobile que l’azote dans la plante. Ce qui rend plus difficile sa remobilisation d’un organe à un autre durant le cycle de la culture.

Au contraire, les symptômes de carence sont très semblables à celle de l’azote. C’est-à-dire des décolorations inter-nervaires des limbes des feuilles, souvent sur les plus jeunes feuilles en premier lieu. Bien évidemment, la croissance de la plante est affectée. Aussi, les pétales décolorés, presque blancs, doivent alerter d’une éventuelle carence en soufre. D’ailleurs, un rattrapage peut être effectué jusqu’à floraison de la culture avec 100 kg/ha de sulfate d’ammoniac dilué pour éviter tout risque de brûlure du colza.

 

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