Éviter les tassements, ou plus généralement la dégradation des sols, requiert une appréciation du risque. Le profil cultural est envisageable, mais il est lourd, ponctuel et peu répétable. Encore faut-il l’interpréter correctement.
Plus faciles d’accès, les outils numériques offrent un appui particulièrement pratique. Pour assister les décideurs dans leurs choix d’intervention, on peut ouvrir deux pistes. La simulation du risque agronomique et l’estimation des jours praticables.
Modéliser le risque de tassement avec Terranimo
Avec l’outil de simulation Terranimo expert conçu par l’université de Berne, les risques de tassement sont représentés graphiquement par les bulbes de contraintes exercés sur le sol. À titre d’exemple, pour un ensemble tracteur 170 ch - tonne à lisier de 15000 l, le simulateur montre que l’essieu arrière de la remorque représente le plus fort potentiel de compaction du convoi. Il faut au préalable avoir paramétré le matériel, ses caractéristiques de liaison au sol et le sol lui-même ainsi que son niveau d’humectation. L’outil fournit également un graphique du risque encouru en fonction des conditions de sol. Il est gratuit et facile d’accès. Arvalis travaille à complémenter ce type d’approche par un module de calcul de l’humidité du sol qui, rappelons-le, est un facteur de tassement plus impactant que la pression dans les pneumatiques. L’utilisateur n’aura donc plus à l’estimer lors de la simulation.
On peut également, avec des experts, calculer les jours disponibles ou praticables pour dimensionner un dispositif de récolte. Cette démarche s’inscrit dans une gestion plus stratégique, anticipée et surtout de long terme. En filigrane, il y a la cohérence du parc matériel : travaux à réaliser/temps disponible/débit de chantier nécessaire. Cette approche requiert des règles d’intervention comme celle d’Arvalis déjà citée.
Les chantiers de récolte sont, dans la pratique, souvent collectifs. Aussi, établir des priorités dans le planning à partir de la fragilité des parcelles est indispensable.
