Rendre les betteraves attirantes pour les auxiliaires avant même l’arrivée des pucerons

Anticiper au mieux le risque lié à la population de "Myzus persicae" permettra d’adapter au mieux un panel de solutions pour réduire l’impact sur la culture. Crédit: Pixel6TM

Le changement climatique va engendrer un risque plus fort d’années en années quant à la jaunisse de la betterave, car la migration des pucerons Myzus persicae durant l’automne sera plus importante sans vague de froid majeure. Et si l’hiver n’est pas froid non plus, alors le risque sera présent très tôt au printemps.

Le semis plus précoce des betteraves avancé par Mark Stevens, directeur scientifique du BBRO, lors du symposium betteraves organisé par Deleplanque le 30 août 2022, n’est heureusement pas la seule solution qui émerge pour limiter le risque de jaunisse de la betterave. Myzus persicae est un insecte polyphage, donc ses potentiels réservoirs sont répartis un peu partout dans le paysage. Cela signifie aussi que les régulateurs de l’insecte sont vraisemblablement un peu partout aussi.

Changer de paradigme sur la protection insecticide

Le plus difficile reste à faire en sorte que les auxiliaires soient implantés dans la parcelle avant que la pression de Myzus persicae soit trop importante. "Or, les auxiliaires s’implantent dans une parcelle quand ils y trouvent de la nourriture. Sinon ils s’en vont, rappelle Christian Huyghe, directeur scientifique agriculture à l’Inrae. Les adultes de coccinelle, par exemple, vont vers une source de nourriture pour se reproduire prioritairement et non pour se nourrir. La présence de pucerons assure aux larves de coccinelle suffisamment à manger pour se développer. L’enjeu est donc d’attirer les adultes avant que les populations de pucerons soient installées. L’idée étant que les larves de coccinelle émergent lors de l’arrivée des premiers pucerons. Or, il existe un pas de temps de six semaines entre les deux phénomènes dans la nature."

Modéliser au plus juste le risque de jaunisse

Les insectes évoluant dans un champ d’odeurs avec deux motivations principales – la nourriture et la reproduction –, le travail à mener vise à modifier le paysage olfactif des insectes pour que les auxiliaires deviennent de vrais moyens de lutte contre la jaunisse de la betterave.

Aussi faudra-t-il coupler ce travail olfactif à un modèle de risque très précis afin d’anticiper au mieux l’arrivée des pucerons sur une parcelle, à l’instar de l’outil déjà mis en œuvre par le BBRO au Royaume-Uni, proposant une vision précise du risque lié à la pullulation du puceron vert du pêcher dès la fin du mois de février. Si le résultat de la modélisation arrive un peu tard pour influencer la décision de semer ou non pour les planteurs de betteraves, elle permet d’anticiper le risque et la protection à mettre en face. Un travail à mener en parallèle du biocontrôle plus classique et de la recherche sur la tolérance variétale au virus.

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