Pas d’immunité pour les biopesticides !

Ce n’est pas en substituant simplement un intrant par un autre, assorti du préfixe « bio » ou non, que l’on répondra à la problématique de protection des cultures : les leviers agronomiques doivent rester placés au cœur des démarches. C’est ce que nous confirme une étude menée par l’Inra sur les résistances des insectes aux biopesticides.

Pas d’immunité pour les biopesticides ! © Lorelyn Medina/Fotolia
De fait, si les résistances des insectes aux insecticides de synthèse sont des phénomènes connus, celles à l’égard des biopesticides le sont moins. C’est pourtant ce qu’ont mis en évidence des chercheurs de l’Inra dans le cadre du programme européen PURE1. Ils ont ainsi révélé que 27 espèces d’insectes avaient développé une résistance au bio-insecticide le plus utilisé dans le monde, la bactérie Bacillus thuringiensis (Bt). Même constat vis-à-vis d’une autre molécule insecticide, la spinosyne, également produite par une bactérie. Des cas de résistances chez les insectes ont ainsi été identifiés pour les différents types d’agents de biocontrôle, substances sémiochimiques, baculovirus, champignons entomopathogènes…

Il est apparu en outre que ces mécanismes de résistance aux bio-insecticides étaient similaires à ceux des insecticides conventionnels, avec des mutations de cible.

 

Conserver des « zones refuge »

Pour éviter le développement de ces résistances, les chercheurs ont mis en avant différentes mesures agronomiques. Celles-ci peuvent consister à conserver des « zones refuge » autour des parcelles traitées afin de préserver des génotypes d’insectes sensibles au produit utilisé. Les chercheurs avancent également que la fragmentation de la structure paysagère et la diversité des cultures rendent plus difficiles le développement des mécanismes de résistance. Enfin, un levier réside aussi dans la complexité des formulations de l’agent de biocontrôle.

« Ces études montrent que la stratégie de biocontrôle des agents pathogènes et des ravageurs demande une adaptation continuelle et une sélection attentive des produits. », déclare l’Inra dans son communiqué. Pour les sociétés qui s’investissent dans les stratégies de lutte biologique, il s’agit ainsi de considérer avec attention la notion de « durabilité de l’efficacité des agents de biocontrôle qu’elles développent, au regard de leurs mécanismes d’action, de leurs conditions d’utilisation et de leurs gestions spatio-temporelle ».

Le temps de la recette miracle est révolu...

(1) : Pesticide Use-and-risk Reduction in European farming systems with Integrated Pest Management

 

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