Optimiser l’itinéraire du colza pour pérenniser sa production

990 000 hectares pour la campagne 2020-2021, les surfaces de colza en France sont tombées sous la barre symbolique du million d’hectares. Une baisse constante des surfaces emblavées est observée. Agreste, le bureau de la statistique du ministère de l’Agriculture estime à environ 30 % la baisse des emblavements depuis 2016. Cette réalité trouve plusieurs explications, une plus grande fréquence des sécheresses estivales qui pénalisent l’implantation de la culture, mais aussi la problématique altises qui est devenue un vrai casse-tête pour les agriculteurs. "Alors que le colza est une belle tête d’assolement en terres séchantes et qu’il a toute sa place dans les rotations", précise Philippe Pluquet, responsable du pôle agronomie et innovations à la coopérative Noriap.

C’est pour répondre à cette problématique que, depuis un an, les consultants d’Agrosolutions (filiale d’InVivo), les équipes de la coopérative Noriap et du semencier RAGT Semences ont mis en place une plateforme d’essai colza "Secure Colza" dans le département de la Somme, à proximité d’Amiens.

Sur cette plateforme trois types de facteurs ont été suivis :

  • la date de travail du sol  (2 dates sont étudiées, précoce après-moisson et plus tardive) ;
  • la date de semis (4 dates différentes de semis entre début août et mi-septembre) ;
  • et la fertilisation au semis. Là encore diverses options ont été croisées (témoin sans fertilisation, fertilisation NP starter localisée et utilisation de plantes compagnes.

"En croisant ces différents facteurs, l’objectif est de chercher à adapter et à optimiser les différents itinéraires en fonction des scénarios. Un suivi du semis à la récolte est réalisé tout au long du cycle de la culture (vigueur de départ, longueur des pivots, mesure de la biomasse du colza et des plantes compagnes, comptage des altises à l’automne et en sortie d’hiver..). Il s’agira bien sûr d’aller jusqu’au bilan technico-économique de la culture au moment de la récolte", détaille Alizée Loiseau, consultante chez Agrosolutions.

Les résultats définitifs ne seront connus qu’à l’été 2021, mais, d’ores et déjà, il est constaté sur le terrain qu’un semis précoce permet d’avoir un colza bien développé à l’automne, et limite sa vulnérabilité vis-à-vis des ravageurs.

La preuve au champ 

 

"Semer le colza tôt permet dans un premier temps d’obtenir un colza suffisamment développé pour gérer seul les altises adultes sans intervention insecticide", commente Philippe Pluquet, et de poursuivre : "Il est important de sensibiliser les agriculteurs à être beaucoup plus opportunistes en privilégiant les implantations précoces et en étant prêt dès le début du mois d’août."

Dans l’organisation des chantiers, la principale difficulté est d’être prêt si tôt en saison, surtout dans les régions les plus septentrionales de l’Hexagone. Mais comme le rappelle le responsable du pôle agronomie et innovation de Noriap, "Depuis 2017, sur le territoire de la coopérative, on constate qu’au 15 juillet, les moissons sont terminées. C’est à la distribution aussi de s’adapter, car elle doit être en capacité d’anticiper les livraisons de semences", poursuit-il.

Autre message des experts à l’occasion de la visite de la plateforme, l’utilisation de semoir de précision (semoir monograine) est à privilégier. Un semoir de précision permet de plomber la graine sur la ligne de semis et permet un meilleur démarrage même s’il n’y a pas beaucoup d’humidité.

Pour pérenniser la culture de colza en France, il est donc nécessaire d’adapter et d’optimiser les itinéraires, ce qui impose quelques changements dans ses habitudes.  

En savoir plus sur les premiers résultats du suivi de la plateforme "Secure Colza"

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