Après une baisse significative des surfaces de colza, la culture du colza revient "en force" dans les exploitations. Le dernier rapport de la Commission européenne prévoit une hausse de 12% des surfaces en France pour la campagne 2022. On imagine aisément que les prix soutenus à l'échelle mondiale et les politiques ambitieuses autour de la souveraineté en protéines encouragent les producteurs de colza à renouer avec cette culture.
C’était sans compter sur la publication le 24 janvier 2022 du règlement officialisant la non-réapprobation du phosmet. Le phosmet est un insecticide pivot pour lutter contre les ravageurs d’automne du colza. Dans un communiqué commun, la représentation des producteurs, la FOP, et les instituts techniques Terres Inovia et Terres Univia indiquent que "cette décision laisse les producteurs sans solution", et d’ajouter: "Cette décision sonne le glas pour un quart de la surface nationale de cette culture pivot des assolements."
Par ailleurs, les professionnels rappellent que les producteurs sont dans l’impossibilité d’apporter un apport de fertilisant à l’automne pour "booster" le colza et le rendre moins sensible aux bioagresseurs.
Aussi demandent-ils à ce qu’une instruction concernant "la dérogation pour l’utilisation dès 2022 du cyantraniliprole, seule alternative efficace connue, soit rapidement conclue".
Les représentants des producteurs et instituts regrettent ainsi les décisions prises à l’encontre des cultures oléagineuses, alors même qu’elles contribuent à la transition engagée par l’agriculture. Ils précisent que "la filière française des oléoprotéagineux exige de ne plus être considérée comme une variable d’ajustement d’une politique où ambition et moyens ne vont pas de pair".