Limiter le salissement tout en réduisant le travail du sol en système bio 

Réduire le travail du sol en agriculture biologique c'est un peu comme la quête du graal pour réduire les charges et protéger le capital sol. 

Ce pari est ambitieux car en l’absence de contrôle chimique, la gestion du salissement se fait généralement de façon mécanique par le travail du sol. 

Le premier moyen de lutte contre les adventices en AB est une culture avec une forte densité.

Une couverture rapide du sol permet d’amoindrir les pertes en eau par évaporation et le salissement des parcelles. Pour une céréale d’hiver par exemple, l’objectif à se fixer est au minimum de 400 plantes levées par mètre carré, soit un semis aux alentours de 450 grains/m2.

Si la structure du sol et l’appareil de semis le permettent, le travail du sol peut être réduit, ce qui entraîne une réduction de la mise en germination des graines d’adventices. Sur blé tendre d’hiver bio, réduire le travail du sol en amont, augmenter la densité de semis et employer la herse étrille en début de cycle est une stratégie qui peut être envisagée pour limiter le salissement. 

Le “passage à l'aveugle” après le semis a de bons résultats sur blé tendre bio. Le principe est de passer la herse étrille environ 96 h après le semis d’automne, lorsque la culture n'est pas encore levée. À ce stade, les adventices sont arrachées en cours de levée. Placer un voile de forçage au sol permet de repérer le moment optimal. Celui-ci va accélérer la vitesse de levée des adventices et permettre de positionner le passage à l’aveugle au moment opportun : lorsque les adventices percent le voile.

De la diversité dans la rotation 

Les levées d’adventices impactent particulièrement les cultures dans les systèmes spécialisés avec une rotation courte. Diversifier la rotation, en cassant les cycles de levée des adventices, constitue le deuxième levier de gestion des adventices.

Faire varier les dates de semis a également un impact car théoriquement, plus les semis sont précoces, plus la concurrence des adventices est forte. Retarder les semis constitue donc un levier supplémentaire pour réduire la pression adventices. 

Par ailleurs, introduire des couverts végétaux performants à l’interculture permet de concurrencer les adventices sur la parcelle. Un mulchage combiné à une application d’EM (« effective micro-organisms ») est une pratique qui fonctionne bien en AB pour que la couverture végétale ne se transforme pas en inconvénient. Les EM sont des mélanges de micro-organismes permettant d’accélérer la décomposition de la matière organique. Cette association de pratiques permet de jouer à la fois sur la couverture du sol et sur la destruction rapide du couvert pour faciliter le désherbage mécanique.

Adapter la nutrition pour assurer un bon démarrage de la culture 

Le pool de fertilité induit par les couverts végétaux n’est relargué que progressivement avec la décomposition de la matière organique. Une compensation peut donc être nécessaire pour combler le manque de minéralisation lié à la réduction du travail du sol et favoriser l’implantation de la culture.

Il est recommandé, pour assurer le démarrage rapide d’une culture de mettre en place des techniques telles que l’enrobage de semences et la fertilisation localisée de l’engrais. 

Un exemple de recette d’enrobage de semences recommandée par l’équipe d’agronomes d’AgroLeague pour du tournesol bio est le suivant : acides humique/fulvique (0,5 à 1 L/100 kg de semences), sulfate de zinc (30 g/100 kg), sulfate de manganèse (30 g/100 kg), argile type bentonite pour assécher, algues liquides liquide (0,75 L/100 kg). 

 

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