"En météorologie et agrométéorologie, ce qui est essentiel, c’est l’historique des données, avance Serge Zaka, docteur en agroclimatologie au sein d’ITK. Le suivi dans le temps des données météo locales et leur comparaison avec les prévisions météorologiques permet d’adapter ces prévisions à son microclimat. Si son historique de comparaison met en évidence une différence systématique de 1 ou 2°C entre les températures annoncées et les températures réellement observées, il est alors possible d’extrapoler que pour chacune des prévisions à venir ce différentiel sera similaire, ce qui permet, en cas de risque de gel par exemple, d’affiner le risque encouru par les productions."
En plus d’anticiper plus précisément la météo à venir, Luc Lorin, gérant de la société Visio-Crop qui possède l’historique météo de sa ferme depuis 25 ans, estime que "posséder un historique météo local permet d’anticiper le potentiel de rendement de ses productions en fonction des conditions de l’année. En comparant les données météo de l’année en cours avec celles plus anciennes, il est facile de trouver des similitudes entre années. Le rendement réel de l’année qui arbore les données météo les plus proches de l’année en cours permet d’extrapoler le potentiel à la campagne en cours. En fonction de cette indication, il est donc plus facile d’adapter à la baisse ou à la hausse les charges opérationnelles sur les cultures selon que le potentiel de rendement est favorable ou non."
Entretenir sa station pour des informations fiables
Le gérant de Visio-Crop prévient toutefois qu’il est nécessaire de manipuler un minimum les data pour parvenir à ce genre de pilotage. Et Serge Zaka de compléter les prérequis nécessaires: "Pour que la valorisation des données d’une station météo soit valable, il est aussi essentiel que la station soit entretenue correctement afin que les données collectées soient fiables."
