Les mélanges de couverts à adapter à la disponibilité en azote du sol

Le comportement du couvert végétal varie selon l’espèce considérée et la richesse en azote du milieu. Ainsi, un sol pauvre en azote sera plus favorable à une légumineuse capable de synthétiser elle-même l’azote par fixation symbiotique. Quant aux sols riches en azote, ils sont davantage bénéfiques aux espèces nitrophiles telles que les crucifères.

"Pour choisir un couvert, il faut interroger les conditions du milieu, prévient Nicolas Beaudoin, ingénieur chercheur à l’Inrae, lors d’un webinaire organisé par Agro-Transfert RT sur la prise en compte de l’azote dans le choix des couverts. Dans des situations d’abondance ou de pauvreté en azote, seules les espèces adaptées à ces conditions s’expriment. Or, selon l’année, il est difficile de prédire ces conditions." Par conséquent, un mélange d’espèces au sein d’un couvert laisse davantage d’opportunités de développement qu’une culture pure.

Choisir les espèces selon l’azote disponible

À l’échelle d’une parcelle fortement hétérogène, le couvert en mélange présente tout son intérêt. "C’est un bon moyen d’assurer la productivité dans un environnement incertain et variable, avec des enjeux forts ou faibles en azote", souligne Nicolas Beaudoin. "Le choix du couvert est à raisonner selon ce que l’on a à piéger, explique Romain Crignon, chef de projets chez Agro-transfert RT. Autrement dit, si la quantité d’azote du sol est élevée, alors mieux vaut s’orienter vers un choix plus simple, d’une ou plusieurs cultures pièges comme la moutarde blanche, la phacélie ou les graminées. À l’inverse, si le contexte est pauvre en azote, il sera plus intéressant d’associer une légumineuse à une autre espèce."

La complémentarité des espèces est essentielle. Leur diversité fonctionnelle (racines fasciculées ou pivotantes, plantes gélives ou non, etc.) permet un développement de biomasse plus intéressant que le nombre d’espèces lui-même.

D’autres facteurs contribuent à l’absorption de l’azote

Le potentiel de productivité du couvert est défini par la température dont les exigences sont différentes selon les espèces. Les degrés jours influent sur la production de biomasse, même en situation d’azote disponible.

La dynamique des espèces du couvert est fonction d’autres paramètres, comme la date de semis. Le modèle Stics, Simulateur multidisciplinaire pour les cultures standard, mis en place par l’Inrae, montre une réduction de la performance pour certaines espèces en cas de semis tardif. "Un décalage de quelques semaines pour une crucifère ou de la phacélie impacte peu ses performances alors qu’une avoine ou une vesce velue y seront plus sensibles", indique Romain Crignon.

Les conditions hydriques, le travail du sol, la durée de végétation et la disponibilité en eau agissent également sur la croissance du couvert. "Si l’eau est un facteur manquant alors la minéralisation puis l’absorption de l’azote sont réduites. L’offre est moindre et la capacité à capter l’azote l’est également. Tout est lié", conclut Romain Crignon.

 

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