Les légumineuses comme plantes de service pérennes

Un couvert qui représente 85% de couverture à la récolte limite le développement des adventices. Crédit photo : Julie Sandri

Le système de couvert (semi) permanent est une stratégie de pilotage des cultures demandant de la technicité pour maîtriser le couvert et un raisonnement pluriannuel. Les bénéfices attendus sont importants sans omettre certains aléas si la conduite de la culture de vente est entravée.

Les légumineuses sont sources de nombreux bénéfices : amélioration de la portance du sol, meilleure infiltration de l’eau, relargage d’azote, stockage de carbone, limitation de l’érosion et du développement des adventices, etc. Terres Inovia, Arvalis et les chambres d’agriculture des Pays de la Loire se sont penchés sur l’intérêt des légumineuses comme plantes de service.

Le colza principal candidat à l’implantation des couverts pérennes

Pour Terres Inovia, l’implantation d’un couvert permanent à base de légumineuses peut se faire en même temps que celle du colza. Pour ne pas concurrencer la culture, les légumineuses pérennes (trèfles, luzerne ou lotier) sont souvent associées à des plantes gélives. Ces dernières produisent suffisamment de biomasse pour freiner le développement de la légumineuse. L’idéal dans une culture de colza, c’est un couvert suffisamment discret à l’automne et qui s’exprime plus tard au printemps. Le désherbage reste le point de vigilance indispensable. Des produits à base de chlomazone sont à proscrire, trop agressifs pour les couverts.

Des essais ont permis de montrer qu’un broyage des cannes de colza après la récolte favorise le taux de couverture du couvert pérenne. De plus, cette action rend le milieu plus accessible aux oiseaux qui contrôlent les rongeurs.

Dans une culture de tournesol ou de pois, l’implantation d’un couvert est plus délicate. En effet, ces plantes peu couvrantes contrôlent moins le développement du couvert en végétation, ce qui impacte leur rendement et leur qualité. Sur tournesol, il existe peu de solutions chimiques pour réguler le couvert en post-levée occasionnant des pertes de 4 à 12 q/ha, variables selon l’espèce et le type de sol.

Trop de biomasse pénalise la culture

Sur blé, des gains de productivité sont observés dans les essais, jusqu’à 7 q/ha en sols limoneux sur schistes hydromorphes. Ceci s’explique en partie par la présence d’une couverture du sol qui réduit le glaçage de l’horizon de surface lors de fortes pluies. Pour faire cohabiter les plantes pérennes avec une céréale à paille, il faut prendre certaines précautions et choisir des espèces adaptées au contexte pédoclimatique local. Un couvert mal maîtrisé peut fortement pénaliser la culture au printemps. 30 % de pertes de rendement ont ainsi pu être mesurées dans les essais. En revanche, si le couvert est discret jusqu’à la montaison de la céréale, les gains de rendement peuvent varier de 5 à 8 q/ha par rapport au témoin. La mise en place d’un couvert semi-permanent dans une culture d’été comme le maïs est très délicate. Un semis de trèfle au stade 4 à 6 feuilles est envisageable si des pluies sont annoncées pour permettre le développement de biomasse.

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