Les hivers plus doux entretiennent l’inoculum des parasites et maladies

« Avec les hivers plus doux que nous avons déjà connus et ceux qui se présagent, il faudra être particulièrement vigilant face aux maladies à virus. En effet, les insectes vecteurs de ces virus sont davantage présents en l’absence d’hiver rigoureux. Sans interruption de leur cycle en hiver, les populations d’insectes présentes à la sortie de l’hiver sont bien plus importantes… Entraînant un inoculum de virus plus important et donc un risque épidémique élevé, associé à un impact plus précoce sur les cultures. »
- Plus une plantule est touchée tôt, plus le préjudice risque d’être important, car une plante affaiblie physiologiquement est moins efficace, à la fois pour se protéger et pour boucler son cycle.
- Une apparition plus précoce de la maladie lui offre plus de temps pour générer un plus grand nombre de générations.
- Quand on donne la possibilité à l’agent pathogène de se multiplier, le risque de voir apparaître des souches plus agressives par mutation génétique augmente.
Pourquoi les gelées tardives seront plus préjudiciables à l’avenir ? Les hivers doux ont une autre conséquence potentiellement défavorable aux cultures : ils accélèrent le cycle de développement des espèces cultivées, tout comme les stress hydriques et thermiques de début de printemps et de l’été. Cette accélération du cycle de développement peut amener les cultures à être confrontées à des gels parfois tardifs, et ce à un stade où elles sont plus fragiles.
- Le gel tardif en lui même peut porter préjudice aux cultures par une action mécanique.
- Le gel tardif peut également être une porte d’entrée pour les maladies.
- La bactériose sur pois d’hiver en est l’exemple : « Référencée depuis longtemps, la maladie a toujours été plus présente sur les variétés sensibles au froid après des gels hivernaux, note Gwénola Riquet, responsable maladies au sein de Terres Inovia. Aujourd’hui, on fait face à une problématique de gels printaniers. Alors que les plantes sont turgescentes, donc plus sensibles au gel, un épisode de gelée les fragilise et devient une porte d’entrée pour la bactériose. Et comme ces phénomènes se répètent, l’inoculum de la maladie augmente, ainsi que la pression de la maladie. »
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