La capacité du sol à fixer les éléments minéraux est traduite par le taux de remplissage du sol. Celui-ci est notamment corrélé au pH, l’indicateur qui permet de piloter l’acidité du sol.
Les ions contenus dans le sol s’échangent entre le sol et la plante via la solution du sol. 99% de ces ions retenus par le sol sont les cations Ca2+, K+, Mg2+ et Na+, respectivement le calcium, potassium, magnésium et sodium (d’après JM.Gobat, M.Aragno et W.Mathey, Le sol vivant: base de pédologie-biologie des sols).
Sur les résultats de l’analyse de terre, le taux de remplissage du sol indique la capacité du sol à pouvoir fixer des éléments. Il dépend en partie du pH. Pour que la mesure de cet indicateur soit fiable, il est important de respecter un délai de deux mois après un apport d’amendement calcaire et de quatre mois après un apport d’effluent organique.
Le pH agit sur la disponibilité des éléments du sol
«Dans les sols acidifiants, le pH a tendance à diminuer au printemps et en été, indique Raphaël Martial, fondateur de l’organisme de formation Terreom. Inférieur à 5,8, il limite la disponibilité et donc l’absorption des oligo-éléments. Dans la plupart des cas, pour obtenir un développement optimal d’une culture annuelle tout au long de son cycle, un niveau de remplissage de la CEC (capacité d’échange cationique) proche de 85% paraît être le bon compromis, 75% pour des prairies.»
Selon la saturation de la CEC et le pH du sol, le choix de l’amendement calco-magnésien sera différent. D’après William Albrecht, célèbre chercheur américain et président du département des sols de l’université du Missouri dans les années 1950, le calcium et le magnésium devrait occuper 80% de la CEC (en meq). Le curseur entre les deux éléments dépend de la valeur de la CEC. Le ratio Ca/Mg est proche de 70/10 pour des sols dont la CEC est supérieure à 20meq/100g, alors qu’il est de 60/20 pour des sols avec une CEC de 5meq/100g.
