Le reliquat, une mesure pour établir la dose à apporter

Quantifier les éléments présents dans le sol est possible grâce aux reliquats d’azote. Ces mesures permettent de s’approcher le plus possible des doses optimales d’éléments fertilisants à apporter sur les cultures. Voici quelques éléments pour réaliser et interpréter les reliquats azotés en sortie d’hiver…

À la sortie de l’hiver, il reste un reliquat d’azote minéral dans le sol de chaque parcelle. Or, leur niveau, en début de cycle, est extrêmement variable d’une année sur l’autre et d’une parcelle à l’autre. Pour l’essentiel, il dépend de l’efficacité d’absorption en azote du précédent cultural, de la présence ou non d’un couvert végétal en interculture, des apports organiques et de l’intensité du lessivage hivernal. Ces reliquats méritent donc d’être quantifiés le plus précisément possible, dans l’objectif d’ajuster le plan de fumure en azote au plus près des besoins des plantes.

 

Une quinzaine de carottages

 

La mesure du reliquat d’azote est obtenue après dosage de la quantité d’azote minéral sous forme nitrique et ammoniacale dans des échantillons de terre prélevés dans la parcelle. Ces échantillons doivent être prélevés en sortie d’hiver, à la fin du lessivage des pluies d’automne et d’hiver, avant la reprise de la minéralisation de l’humus et les apports du printemps.

Sur céréales à paille, il faut donc réaliser la mesure avant la phase de redémarrage, soit entre mi-janvier au Sud et fin février en zone Nord. Elle ne doit pas intervenir trop tôt, au risque de surestimer les niveaux de reliquats : en effet, des pertes d’azote peuvent être observées avec le drainage en profondeur des eaux de pluie. Il est possible de réaliser la mesure un peu plus tard, mais dans ce cas, il faut absolument ajouter la quantité d’azote fournie par la minéralisation du sol.

Concernant le matériel, une tarière hélicoïdale traditionnelle est satisfaisante, en prenant bien garde de ne pas « polluer » les couches profondes par la couche de surface plus organique et souvent plus riche en azote minéral. Des sondes plus perfectionnées offrent la possibilité de prélever simultanément jusqu’à trois horizons. Avant de partir sur la parcelle, il faut également se munir d’un moins un seau propre par horizon de sol prélevé et d’une glacière.

Pour effectuer les prélèvements, il faut au préalable définir la zone d’échantillonnage : il convient de choisir la plus grande zone homogène et de délimiter à la vue un cercle de 20 mètres de diamètre. Le long de celui-ci, au moins quatorze carottages élémentaires doivent être effectués.

 

Multiplier les prélèvements

 

En chaque point, l’idéal est de prélever de la terre sur la profondeur maximale d’enracinement du blé et par horizon de 30 cm (soit 0-30 cm, 30 – 60 cm, 60 – 90 cm, etc.). Généralement, les prélèvements sont réalisés jusqu’à 90 cm, mais il faut aller jusqu’à 120 cm en cas de sols très profonds, comme les plateaux limoneux. Cela correspond à la profondeur d’enracinement potentielle d’un blé. Si le prélèvement n’est pas suffisamment profond, le risque existe de sous-estimer la fourniture en azote de la parcelle et de ne pas être cohérent avec le reliquat d’azote restant dans le sol à la récolte. Il est recommandé d’enlever la terre adhérente aux faces externes de la tarière ainsi que le centimètre supérieur de la carotte pour ne pas prélever de la terre souillée par les horizons supérieurs lors de la remontée.

Après avoir prélevé les échantillons élémentaires, il convient de les mélanger soigneusement par horizon dans le seau correspondant, l’objectif étant de constituer un échantillon moyen par horizon représentatif et de diminuer le risque d’erreur. Les échantillons finaux doivent être conditionnés et envoyés rapidement (dans un délai de trois ou quatre jours) à un laboratoire agréé. Les sacs doivent être disposés dans une glacière pour parfaire les conditions de conservation.

choisir la zone la plus homogène de la parcelle

Pour effectuer les prélèvements, il faut au préalable définir la zone d’échantillonnage : se placer dans la plus grande partie homogène de la parcelle, puis définir 14 à 16 points de prélèvements, sur un cercle ayant un rayon d’une dizaine de mètres. En chaque point, la terre doit être prélevée sur la profondeur maximale d’enracinement du blé et par horizon de 30 cm. (crédit Arvalis)

 

Un état des stocks d’azote minéral disponibles dans le sol

 

Une mesure de reliquats azotés sortie hiver donne un état des stocks d’azote minéral disponibles dans le sol, pour les cultures, à la date d’ouverture du bilan d’azote minéral prévisionnel. Cette quantité d’azote minéral est l’une des composantes des fournitures du sol. Selon la méthode du bilan – développée par le Comité français d’études et de développement de la fertilisation raisonnée (Comifer) – la dose d’azote calculée est égale à la différence entre les besoins de la culture et les fournitures du sol. Un reliquat azoté sortie hiver donne ainsi les résultats des teneurs en nitrate (NO3-) et en ammonium (NH4+) par couche de sol (horizon 0-30 cm, horizon 30-60 cm, horizon 60 cm-90 cm). Ces mesures sont utilisées afin d’estimer la quantité d’azote en kilogramme hectare présente sous chacune de ces formes couche par couche.

La façon le plus commune d’interpréter un reliquat azoté consiste à additionner l’azote sous forme nitrique (NO3-) présent sur ces trois horizons à l’azote sous forme ammoniacale présent sur le premier horizon (0-30 cm). La fraction ammoniacale est à prendre en compte sur les 40 premiers centimètres de sol uniquement, épaisseur représentant approximativement la zone d’activité microbiologique. Plus profondément, les quantités sont faibles et négligeables. Il convient ensuite de prendre en compte les éventuelles pertes par lessivage dues aux précipitations entre la date du prélèvement de l’échantillon et la période d’utilisation de l’azote (stade « épi à 1 cm » pour les céréales). Une correction peut être apportée à la valeur en azote nitrique du reliquat en fonction de la valeur du cumul des précipitations dans cet intervalle de temps.

La quantité d’azote ammoniacal (NH4+) doit toujours être faible par rapport à la quantité d’azote nitrique (NO3-), sauf sur l’horizon de surface juste après l’apport d’une fertilisation azotée minérale ou organique. La présence d’une teneur importante d’ammonium est souvent l’indicateur d’une mauvaise conservation de l’échantillon (à l’état réfrigéré) avec reprise de la minéralisation.

 

 

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