Le lotier, très bon candidat à la couverture pérenne

S’il est plutôt adapté à tous types de sols une fois en végétation, le lotier est plus délicat dans sa phase d’installation. Crédit: emilio100/Adobe Stock

Avec sa reprise de végétation tardive et son entrée en dormance précoce, le lotier possède des atouts importants comme couvert pérenne. Malheureusement, son coût oblige quasiment à sa réussite.

"Le lotier a beaucoup d’avantages, mais le principal c'est bien sa reprise de végétation très tardive, pratiquement à la mi-avril en moyenne, avance Michaël Geloen, ingénieur de développement au sein de Terres Inovia et animateur du GIEE Magellan. "Donc vis-à-vis de la culture du printemps, le lotier est un couvert pérenne qui exerce le moins de concurrence.  De plus, l’espèce stoppe sa croissance vers la mi-novembre. Elle perd alors ses feuilles et entre en dormance, contrairement au trèfle blanc qui reste toujours vert." Jérôme Labreuche, ingénieur agronome au sein d’Arvalis-Institut du végétal, complète: "Quand le couvert de lotier redémarre seulement sa croissance au printemps, la luzerne affiche déjà une hauteur de végétation quatre fois supérieure en moyenne. Sans aucune régulation du couvert végétal, le lotier est, de fait, moins concurrentiel que la luzerne." Cela étant dit, l’ingénieur d’Arvalis n’incite pas à la non-régulation d’un couvert de lotier présent dans une céréale. "Certes sa dynamique de croissance plus lente en début de printemps offre une fenêtre d’intervention plus large pour le contrôler, mais il convient de le réguler. Avec un port similaire à celui de la luzerne, il peut atteindre la même hauteur qu’un blé au moment de la moisson."

Le lotier est onéreux, mais plus adapté pour débuter une couverture pérenne

Le lotier possède un second avantage technique vis-à-vis de ses concurrents à une couverture pérenne du sol: l’espèce est assez peu sensible à certains herbicides, ce qui offre une souplesse dans le désherbage des céréales en place. "Pour des agriculteurs en phase de transition vers une couverture pérenne de leurs sols, le lotier permet de maintenir une certaine pression herbicide sur les adventices contre lesquelles il faut lutter, note Michaël Geloen. Si les parcelles concernées font état d’une problématique graminée, la couverture pérenne doit se résumer au lotier qui est résistant aux sulfonylurées."

Si ces matières actives ne le tuent pas, elles le "tassent" et vont de fait réduire la pérennité de la couverture; une pérennité qui est déjà plus faible en comparaison à d'autres espèces. Cette caractéristique est d’autant plus pénalisante que la semence de lotier est plus onéreuse que les autres légumineuses pérennes. Il faut compter en moyenne 65 à 75€/ha pour implanter 8 à 10kg/ha de lotier, ce qui permet une densité de 700 à 900 pieds/m2, la densité nécessaire pour obtenir 85% de couverture du sol lors de l’interculture et contrôler correctement les adventices durant cette période. La luzerne est plus proche des 40€/ha et le trèfle blanc des 20€/ha. Le prix du lotier s’explique en partie parce qu'il s’agit d’une espèce confidentielle. "Il existe peu de recherches sur cette espèce, explique Jérôme Labreuche. Il ne faut donc pas être difficile quant au choix variétal et accepter des fluctuations de prix d’une année sur l’autre, compte tenu des faibles surfaces de multiplication. Personnellement, je penche davantage pour la variété Léo, qui affiche sans doute la reprise de végétation la plus tardive."

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