Le biocontrôle de demain sera basé sur les micro-organismes et les molécules qu’ils produisent

Les biopesticides suscitent l’intérêt des chercheurs qui testent le potentiel des bactéries, principalement Bacillus et Pseudomonas. Crédit photo : Université de Liège

Pour répondre aux attentes sociétales, les chercheurs étudient des solutions alternatives à l’utilisation des produits phytosanitaires de synthèse, tout en restant attentifs à garantir des denrées alimentaires indemnes de champignons phytopathogènes, responsables de pertes de rendement et, pour certains, producteurs de toxines dangereuses.

Le programme Interreg V FWVL Smartbiocontrol (2016-2021) regroupe 26 partenaires franco-belges et 100 chercheurs qui travaillent sur le développement de nouveaux produits de biocontrôle , appelés aussi biopesticides. Ce programme s’articule autour de quatre projets scientifiques interconnectés (sélection, évaluation, production et détection), présentés lors d’un webinaire organisé par Végéphyl.

De bonnes perspectives pour les lipopeptides

Depuis plus de vingt ans, les biopesticides suscitent l’intérêt des chercheurs. Ces derniers testent le potentiel des bactéries, principalement Bacillus et Pseudomonas, mais aussi des molécules qu’elles produisent, les lipopeptides. Ceux-ci, constitués d’acides gras reliés à une chaîne d’acides aminés, ont la capacité de réduire l'incidence des pathogènes soit en les inhibant directement, soit en renforçant le système immunitaire des plantes.

C’est le cas de la mycosubtiline, produite par la bactérie Bacillus, qui bloque la germination du champignon et empêche son développement sur les feuilles de la culture. Même à faible dose en laboratoire, elle est, dans certains cas, plus efficace que les produits chimiques de synthèse. Toutefois, les chercheurs étudient le ratio entre ces quantités et celles potentiellement applicables en plein champ. Ces molécules, moins toxiques que celles utilisées en grandes cultures, sont très rapidement dégradables, mais leur coût encore élevé est un frein à leur utilisation.

Les micro-organismes efficaces, mais plus difficiles à multiplier

Parallèlement aux bactéries, les micro-organismes produisent aussi des molécules aux propriétés antifongiques, comme les rhamnolipides. En stimulant la plante, ils inhibent la croissance du champignon. Des tests sur la septoriose du blé et le phoma du colza montrent des résultats efficaces, mais pas toujours reproductibles. En effet, ces organismes vivants sont implantés dans un nouvel écosystème qu’ils doivent apprivoiser pour développer correctement leur mécanisme.

Associer les biopesticides à un programme chimique réduit

Pour qu'ils soient efficaces, les chercheurs recommandent d’intégrer les biopesticides dans un programme chimique réduit. Ces molécules ont des profils intéressants à condition qu’elles soient appliquées dès les premiers signes d’infection. Pour ce faire, des outils technologiques sont à l’étude, avec l’utilisation de capteurs plasmoniques ou optiques. Ceux-ci détectent, puis signalent une faible quantité d’ADN ou d’antigènes spécifiques à un agent pathogène. Ces outils, en complément de l’agriculture de précision, permettront de mieux positionner les traitements.

Pour réduire le coût de revient des biopesticides, il convient de trouver d’autres conditions pour les surproduire selon un procédé de microbiologie industrielle. Les perspectives de développement sont importantes, surtout sur le marché des fongicides, qui représente un tiers des ventes de produits phytosanitaires dans le monde.

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