L’agronomie face aux altises

Sur les 30000 ha de colza de la coopérative Terrena, environ 10000 ha sont implantés sur le territoire Poitou-Limousin (principalement le département de la Vienne), un des cinq territoires de la coop depuis sa fusion avec la Cam et Terrena Poitou. Les grosses altises, qui colonisent les colzas dès la fin de l’été et pendant l’automne, peuvent engendrer des pertes considérables, estimées entre 10 et 15%, soit 180 à 200 euros/ha de perdus pour les agriculteurs, d’après le service agronomie Terrena. Philippe Villain, céréalier à Loudun et président du territoire Poitou-Limousin, souligne :

Nous devons réduire l’emploi de phyto, et valoriser davantage les solutions de biocontrôle. Nous investissons depuis 10 ans dans le développement de solutions alternatives, à hauteur de 4 millions d’euros annuels dans la recherche, pour accompagner l’agriculture écologiquement intensive.

Pour sensibiliser les adhérents à privilégier les solutions agronomiques alternatives pour protéger leurs colzas, une matinée était organisée hier à Saint-Pierre-de-Maillé (Vienne). Plus de 60 agriculteurs étaient présents. Pierre Bimont et Hubert Brunet du service agronomie de Terrena, soulignent :

Il faut valoriser les leviers agronomiques. Le premier point est de bien réussir l’implantation du colza et d’assurer son bon démarrage, avec des colzas à plus de 4 feuilles avant l’arrivée des altises. Pour cela, il faut un lit de semence fin et rappuyé, des semis avant fin août, même dans le sec, avec des variétés proposant une bonne vigueur, et une bonne fertilisation N&P.

Près de 1000 ha de colzas associés

Les plantes compagnes (trèfle, vesce, fève ou féverole) apportent aussi un intérêt pour perturber les pontes des altises, et diminuent ainsi la pression larvaire sur les colzas. Une barrière physique plus que répulsive. Mais Hubert Brunet reconnaît :

Cette pratique demande de la technicité, pour maîtriser le développement des plantes compagnes, qui doivent normalement être détruites par le gel afin de ne pas envahir les colzas. Lancée en 2010, elle concerne environ 5% des surfaces de colza de la coop, soit 800 à 1000 ha. La semence de plantes compagnes reste assez chère, et cette pratique n’est recommandée qu’à des parcelles propres, dans des rotations longues.

De gauche à droite : Pierre Bimont, Hubert Brunet et David Bousseau, conseillers cultures de Terrena. photo O.Lévêque/Pixel Image

Le biocontrôle encore risqué

Cette matinée était aussi l’occasion de présenter les nouvelles variétés, tolérantes à la hernie, mais aussi aux viroses comme Architect ou Délice (tolérantes au virus TuYV). Un point biocontrôle a aussi été fait par David Bousseau, spécialiste maladies des cultures chez Terrena.

C’est la première fois que nous aborderons les solutions de biocontrôle en journée technique, notamment contre le sclerotinia, suite aux interrogations des producteurs et nos travaux sur le sujet entre 2012 et 2015, sur Ballad (bacillus pumilus) et Polyversum (pythium oligandrum). Aujourd’hui, nous ne proposons pas de solution de biocontrôle seule contre sclerotinia, par manque d’efficacité de 30 à 40%, et sans effet contre les autres maladies, avec des risques de pertes de rendement de 30 à 50%...  Mais les firmes investissent, et des solutions plus efficaces vont suivre cette première génération de produits de biocontrôle, avec trois nouvelles homologations prévues dans les 2-3 ans, avec des bacillus, des champignons, et des produits minéraux notamment le soufre en test en 2018. »

Protection des cultures

Cultures

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15