L’agriculture de conservation des sols, un système de production toujours en mouvement

Stéphane Jezequel, directeur scientifique d’Arvalis. Crédit photo: Arvalis

Face à l’urgence climatique, l’agriculture de conservation des sols (ACS) apparaît comme une candidate potentielle pour atténuer les effets du changement climatique. La fréquence des jours exceptionnels (très froids et humides ou très chauds et secs), évaluée à 1% actuellement, risque d’atteindre 30% en 2100.

L’agriculture de conservation des sols, qui s’appuie sur trois leviers principaux – le non-travail du sol, la couverture permanente des sols et la diversification des cultures –, apparaît comme un concept novateur pour favoriser le fonctionnement des sols.

À l’occasion d’une série d’exposés sur l’ACS organisée par l’Académie d’agriculture de France, Stéphane Jézéquel, directeur scientifique d’Arvalis, avertit toutefois: "Pour étudier correctement l’ACS et produire des références techniques fiables, le mieux est d’observer directement le système chez l’agriculteur. Souvent, les réseaux d’expérimentation, même si leurs données sont intéressantes, cachent de grandes variabilités à cause d’un échantillon pas assez représentatif de chaque situation à l’échelle d’un territoire. Pour établir des statistiques, il faut suffisamment de données de masse, aller à la rencontre des agriculteurs et comprendre le fonctionnement de leurs parcelles."

Établir des statistiques à partir de données individuelles

Pour Arvalis, l’ACS est un système toujours en mouvement, pour lequel il n’est pas possible de prendre une photo à l’instant t. "Les données les plus fiables sont celles qui relèvent du suivi d’une exploitation dans le temps. Il existe des différences notables entre un système en début de transition et un en rythme de croisière, précise Stéphane Jézéquel. Pour l’expérimentateur, il convient d’étudier individuellement chaque situation. Une analyse collective efface certaines variabilités. Cependant, une fois les données individuelles exploitées, il est possible d’établir des tendances statistiques."

Arvalis a suivi le système de production d’une quinzaine d’exploitations en ACS, issues de son propre réseau. Cette étude a démarré en 2012 sous l’impulsion de Lucien Séguy, précurseur de l’ACS. "Ce que l’on constate, c’est qu’il y a une nette amélioration du système entre l’analyse en début de transition, puis cinq ans après et au-delà. Le potentiel des cultures s’améliore au fil des années, avec une meilleure gestion des adventices, une minéralisation du sol plus importante, davantage de matière organique, etc."

Arvalis rappelle que l’impact économique de l’ACS est très dépendant des cultures, mais aussi des espèces et de la conduite des couverts. "Gérer des couverts vivants, c’est sans doute la clé pour la réussite des cultures en ACS; à condition de bien les gérer pour éviter qu'ils ne soient concurrents de la culture", souligne Stéphane Jézéquel, persuadé des bienfaits de ce concept vis-à-vis de l’atténuation du dérèglement climatique.

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