Le blé hybride ne représente plus que 35.000 ha en France, pour 2.000 à 3.000 producteurs, alors qu’en 2012, la culture comptait quasiment 180.000 ha. Saaten-Union vise une reconquête avec un objectif de 100.000 ha de blé hybride et 7.000 hybriculteurs dans trois ans.
"Le principal frein avancé par les agriculteurs quant à l’utilisation de semences de blé hybride, c’est à la fois leur coût facial et la rentabilité économique finale de la culture, note Rémi Lefebvre, directeur de l’activité grandes cultures au sein du réseau Deleplanque Saaten-Union lors d’une conférence de presse présentant l’offre hybride renouvelée. Ce frein et cette crainte persistent malgré les avantages agronomiques des blés hybrides par rapport aux variétés lignées. À commencer par un chevelu racinaire plus développé permettant une meilleure captation des éléments minéraux du sol et un nombre de talles plus important par grain semé."
Forte de ces caractéristiques et de quelques autres liées à l’effet hétérosis, "la variété Hyligo, inscrite en 2020, affiche un rendement supérieur de 5,8q/ha en moyenne par rapport aux variétés lignées, indique Sébastien Cateau, chef marché hybride pour le réseau Deleplanque Saaten-Union. Le différentiel étant encore plus net dans les situations en blé sur blé."
La rentabilité du blé hybride ramenée à 2 q/ha
Suite à ces deux constats, l’équipe du réseau Deleplanque Saaten-Union a refondu intégralement son offre blé hybride afin d’aboutir à des semences de blé hybride rentables dès un gain de rendement de 2q/ha par rapport à une lignée sur la base d’un prix de vente du blé à 210 €/t.
Évidemment, si le prix du blé est plus important, le besoin en gain de rendement est moindre et inversement. Afin d’aider les utilisateurs à y voir plus clair, le semencier a développé un outil permettant le calcul du bilan technico-économique de la culture. Il est disponible en ligne dans l’onglet "Nos solutions" du site Internet de Saaten-Union ainsi que sur l’application Hybri’density, qui existe depuis 2015, mais se voit améliorée d’une fonctionnalité supplémentaire.
La promesse de rentabilité ne peut cependant être tenue qu’à condition de respecter les préconisations de densité de semis du blé hybride. "Un blé hybride, c’est 150 grains/m2 maximum, insiste Rémi Lefebvre. Ce discours, nous le tenons et le répétons depuis longtemps déjà, mais il semble ne pas toujours être relayé jusqu’à l’agriculteur. Un semis de blé hybride, c’est entre 120 et 150 grains/m2, qu’il soit réalisé avec un semoir en ligne de dernière technologie ou le plus vieux des Nodets."
Bien évidemment, cela nécessite de raisonner le choix des parcelles à emblaver. Si les hybrides s’adaptent à toutes les situations pédoclimatiques, il est certain que les semer dans des conditions difficiles de fin d’automne risque d’entacher leur rentabilité. Dans ces situations à risque, mieux vaut ne pas en prendre et choisir une variété lignée.
