La modulation intraparcellaire de l’azote n’est pas à sens unique

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«Lorsque l’on pratique la modulation intraparcellaire de l’azote, deux stratégies sont possibles, note Michaël Godiet, agriculteur marnais parmi les pionniers de la pratique. La première vise à renforcer les zones présentant déjà une biomasse importante et/ou une teneur en azote élevée. Dans ce cas, l’objectif est de maximiser le potentiel de ces zones de parcelles. Les zones plus faibles sont alors plus négligées. L’autre stratégie mise sur un meilleur soutien des zones avec la biomasse la plus faible et/ou la teneur en azote plus basse. Ici, l’objectif est d’homogénéiser la parcelle…»

Homogénéiser les différentes zones d’une parcelle ou creuser les écarts?

Les deux stratégies peuvent se côtoyer durant une campagne sur une même parcelle. Michaël Godiet, de son côté, choisit le plus souvent d’accompagner les zones les plus faibles de ses parcelles lors du premier apport. «Si la dose habituellement épandue lors du premier apport est de 40 kgN/ha, je maintiens cette dose sur les zones les plus fortes de la parcelle. Cela permet de sécuriser l’alimentation en azote de ces zones. Pour les zones plus faibles, j’augmente la dose de 10 à 20 kgN/ha selon le niveau d’hétérogénéité et le différentiel qui existe entre la valeur du NDVI de chacune des zones.» En sortie d’hiver, seule la biomasse du blé est prise en compte pour mesurer l’hétérogénéité intraparcellaire de la culture.

Le second apport d’azote, le plus important à moduler

Pour le second apport d’azote, le plus conséquent, Michaël Godiet se base sur le plan prévisionnel de fumure (PPF) auquel sont ôtées les unités apportées au premier apport et celles réservées au dernier apport qualité. En anticipation d’une modulation intraparcellaire future, il est vigilant à réaliser le PPF de chaque parcelle dans une zone moyenne (intermédiaire) de la parcelle. Ainsi, ces zones intermédiaires reçoivent la dose calculée par le PPF.

Pour les zones à plus faible biomasse, il majore la dose de 10 à 20%. Pour les zones les plus fortes, il réduit la dose dans les mêmes proportions. Il estime que, si un PPF était calculé pour chacune des zones, la tendance serait similaire.

Mesurer aussi la teneur en azote des plantes pour l’apport qualité

Il n’y a que pour le dernier apport, l’apport qualité, que l’agriculteur marnais mesure la teneur réelle en azote contenu dans le blé, pour déterminer la dose à apporter dans chaque zone de la parcelle. Farmstar prend d’ailleurs en compte à la fois la biomasse et l’azote absorbé par les plantes, selon l’agriculteur.

En fonction de l’année culturale, l’agriculteur a alors le choix entre les deux stratégies: si la modulation des deux premiers apports en faveur des zones les plus faibles a permis de réduire l’hétérogénéité, l’agriculteur continue à apporter une dose légèrement supérieure sur ces zones répondant bien à la fertilisation dans le contexte de l’année… sans pour autant pénaliser les zones fortes. Si, au contraire, l’hétérogénéité se creuse à mesure que la saison avance, choix est fait de favoriser les zones fortes.

Pour cet agriculteur chevronné en modulation intraparcellaire, il faut être vigilant à la nature de l’information reçue. Idéalement, la carte d’hétérogénéité de la parcelle pour l’apport qualité doit à la fois tenir compte de la biomasse de la culture (mesure du NDVI) et de la teneur en azote des plantes pour l’apport qualité. Un blé peut présenter une forte biomasse, mais aborder une faible teneur en azote, et inversement.

Calculer la modulation intraparcellaire uniquement à partir de la valeur de NDVI n’est pas nécessairement une erreur, mais le calcul est basé sur une information partielle qui n'est donc pas optimale. Pour le colza uniquement, la valeur NDVI suffit, car seul le volume de biomasse guide la stratégie de fertilisation, au travers de la réglette azote colza de Terres Inovia.

En cumulant les différents leviers de modulation intraparcellaire, allant jusqu’à la dose de semis pour Michaël Godiet, l’hétérogénéité au sein d’une parcelle peut tendre à s’atténuer et donc à moins nécessiter de modulation intraparcellaire en fin de campagne. Mais cela reste à vérifier par les images satellitaires les plus récentes.

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