Intervenir dès le stade épi 1 cm

La rouille jaune, maladie très préjudiciable au rendement, est en forte progression en France. Photo: Nicole Cornec/Arvalis Institut du végétal.

La rouille jaune, Puccinia striiformis, aura beaucoup préoccupé la campagne en 2014. La maladie, qui est en forte progression en France depuis 2011, est arrivée précocement. Les premières pustules ont été observées dans le Nord dès le mois de février.

La rouille jaune a continué sa progression tout au long du printemps. Au mois de mai, des foyers importants ont été observés dans la plaine sur variétés sensibles. En juin, la maladie était également présente sur épis.

La nuisibilité de la rouille jaune est considérable. Le réseau Performance blé 2014 a fait état d’une nuisibilité moyenne de 44,9 q/ha, sur les 17 parcelles suivies, atteignant même 72 q/ha sur l’une d’entre elles.

Fait remarquable de l’année, hormis l’intensité des attaques: des symptômes ont été observés sur des variétés réputées résistantes telles Barok, Allez Y et Brentano. 

Depuis trois ans, des races de rouille jaune plus agressives apparaissent, à l’image de Warrior dont la présence se généralise depuis 2012.

Warrior est une race plus tolérante aux UV et aux températures élevées. Les spores sont également mieux adaptées aux températures froides. Elle a des capacités d’adaptation au climat exceptionnelles, observe Pascaline Pierson, d’Arvalis-Institut du végétal à l’occasion de la réunion technique annuelle régionale de l’institut qui s’est déroulée à Nancy le 06 novembre 2014.

Renouveler le traitement

Arvalis-Institut du végétal a testé, dans le contexte 2014, l’intérêt d’un traitement avant épi 1cm.

Le traitement au stade tallage mi à fin février a été efficace. Cependant, la persistance des produits ne dépasse pas trois semaines. Dans ces conditions, il valait mieux attendre le stade épi 1cm pour commencer la protection vis-à-vis de cette épidémie de rouille jaune exceptionnelle et continue. Il faut également maintenir la cadence de traitement, tous les quinze jours, pour protéger les organes néoformés, rapporte Pascaline Pierson.

Un traitement au stade épi 1cm suivi d’un au stade 1-2 nœuds T0 puis T1 permet de gagner 8 q/ha par rapport à un seul traitement au stade épi 1cm.

S’il faut intégrer le risque rouille jaune dans le choix variétal, il n’est pas utile de différencier les seuils visuels de déclenchement selon les résistances variétales.

Une intervention est rentable dès la présence de symptômes à partir du stade épi 1cm, pour des notes comprises entre 1 et 7, indique Pascaline Pierson. À la question "à quel seuil intervenir", pour les variétés notées résistantes, on peut prendre le risque de ne traiter que sur foyer actif et non pas aux premières pustules.

Surveillance accrue en 2015

Pour la campagne à venir, la surveillance devra être accrue dès la fin de l’hiver. La rouille jaune sera très probablement présente en 2015.

La rouille jaune se conserve dans les tissus vivants. Les repousses de céréales notamment sont favorables à la conservation de l'inoculum. Seules quelques repousses suffisent. L’intensité, elle, sera liée au climat, met en garde Pascaline Pierson.

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