Il est encore difficile de se passer de glyphosate en agriculture de conservation des sols

Il est encore difficile pour les ACistes de se passer de glyphosate pour garder leurs parcelles propres. Ici, un pied de vulpie. Crédit photo : Pixel6TM

La restitution de clôture du projet SOLutions ACS mené par l’Apad dans le cadre de l’action 15.3 du plan Ecophyto II lancé le 1er juin 2019 a été réalisée le 19 mai 2022. Ce projet, dont la thématique est la gestion de l’enherbement en ACS et particulièrement l’identification des alternatives agronomiques au glyphosate, "a permis de valider un premier lieu l’efficacité de la référence glyphosate sur les cinq plateformes de démonstration, note Alicia Régis, coordinatrice expérimentations techniques au sein de l’Apad. Lors de la première année du projet, l’application de glyphosate a permis de passer de 100 plantes adventices par mètre carré à moins de 10 plantes/m2". Le tout en restant sous la dose homologuée.

Si chaque agriculteur était libre d’appliquer la dose de glyphosate qu’il jugeait nécessaire pour gérer le salissement, la moyenne des applications des modalités "glyphosate" ne dépasse pas 2,4 l/ha/an, ramenée à une solution commerciale titrée à 360 g/l de glyphosate, soit 80% de la dose homologuée.

La modalité glyphosate a l’avantage de la marge brute

Comme le projet vise à lever les impasses techniques dans lesquelles pourraient se retrouver les agriculteurs en agriculture de conservation des sols si le glyphosate venait à être retiré, trois autres modalités ont été testées sur chaque plateforme de démonstration:

- une modalité témoin sans glyphosate qui affiche une marge brute inférieure de 34 à 82% à celle de la modalité glyphosate;

- une modalité avec dose réduite de glyphosate en complément de solutions alternatives qui termine avec une marge brute inférieure de 25 à 54% de la modalité glyphosate;

- une modalité scalpage affichant un différentiel de marge brute avec la modalité glyphosate comprise entre -6 et -18%. Pour les fervent défenseurs de l’agriculture de conservation des sols, cette dernière modalité va à l’encontre du non-travail du sol qu’ils prônent, mais, par souci d’ouverture à des pratiques pertinentes et durables d'un point de vue environnemental, économique et social, la modalité scalpage a été intégrée.

Peu de baisse d’IFT sur les itinéraires entiers même sans glyphosate

Après l’efficacité du glyphosate, le second enseignement de ce projet est présenté par Alicia Régis: "Pour chacune des modalités sur chaque plateforme, les IFT totaux des différentes modalités sont souvent très proches. Nous n’avons pas observé de baisse ou d’augmentation significative de l’utilisation des produits phytosanitaires à de rares exceptions près. La non-utilisation de glyphosate en interculture est compensée par une utilisation plus importante d’herbicide en cultures. En effet, il a été demandé aux agriculteurs de gérer leur désherbage de manière à obtenir des parcelles propres, donc d’ajuster les programmes de désherbage aux adventices en présence."

L’exception à cette conclusion est la modalité scalpage de deux plateformes qui affichent respectivement un IFT inférieur de 11 et 7% par rapport à la modalité glyphosate.

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