Gain de rendement évident en betteraves avec le semis sous bâche

La différence de développement entre un semis classique et un semis sous bâche à la même date est flagrante ! En un mois, le différentiel de température cumulée a atteint  200 °C en  2018.

Déjà connu en maïs, le semis sous bâche, pour lequel Samco est le principal constructeur à proposer des solutions, intéresse la filière betteravière qui met à l’épreuve la technique depuis peu. Point sur les premiers résultats de Tereos.

« Pour sa première année d’essais chez Tereos, le semis sous bâche des betteraves a permis d’augmenter le rendement de 5,7 t/ha dans les terres grises de la Marne, de 10,6 t/ha dans les limons profonds de l’Oise et de 15,3 t/ha dans les cranettes de l’Aisne par rapport aux modalités de semis classiques, présente Francis Bazelaire qui fait partie du service agronomique de Tereos. Des différences significatives dans les trois terroirs qui montrent bien l’intérêt de la pratique même si nous pouvions attendre un écart plus important dans la Marne. »

Adapter la bâche aux besoins des planteurs

Le service agronomique de Tereos travaille depuis de nombreuses années à l’amélioration de la productivité et de la rapidité de couverture des betteraves en sol de craie et en terres blanches. Dans cet objectif, il a pu tester l’augmentation du taux d’humus des sols – solution qui peut s’avérer longue –, la peinture noire – qui reste la pratique testée la plus originale – et encore la couverture du sol avec de la bâche noire. L’idée de tester le semis sous bâche est apparue quand la société Samco a effectué un petit essai de ce type de semis chez un agriculteur avec la technologie qu’elle met déjà en œuvre sur maïs. L’équipe du service agronomique de la coopérative s’est alors rapprochée du constructeur pour mettre en place des essais plus spécifiques afin de juger du potentiel de cette solution technique pour la betterave à sucre.

« Nous avons pu observer en 2018, première année d’essais, un différentiel de 200 °C jour en base 3 – c’est-à-dire en faisant la somme des températures journalières au-dessus de 3 °C – entre les modalités bâchées et les autres sur la période comprise entre le 14 avril et le 12 mai, précise Francis Bazelaire. Dès le jour du semis d’ailleurs, nous avons pu noter l’effet du bâchage par l’apparition de condensation sous la bâche quelques dizaines de minutes seulement après le semis. »

Dans le cadre de cet essai, le matériel utilisé était en capacité à la fois de semer quatre rangs de betteraves avec un espace entre rang de 50 cm, d’appliquer un herbicide de pré-levée et de positionner la bâche sur les quatre rangs.

La bâche utilisée en 2018 était constituée de polyéthylène oxodégradable et photodégradable, ce qui signifie qu’il se dégrade à la lumière et en présence d’oxygène. Le service agronomique a pu observer que la bâche commence à se désagréger trois à quatre semaines après sa mise en place. Francis Bazelaire explique « qu’il ne s’agit pas là de la même bâche qui est utilisée en maïs. Celle-ci se désagrège plus rapidement car la betterave n’est pas capable de passer à travers cette dernière contrairement au maïs. Il est donc indispensable qu’elle soit plus rapidement dégradée. »

Un gain de rendement attendu pour valider la technique

En 2018, le matériel de Samco a permis de réaliser le semis, le désherbage de prélevée et le bâchage en un seul passage.  En 2019, les équipes de Tereos vont décomposer ces trois opérations.
Si les caractéristiques de la bâche testée en 2018 n’ont semblé poser aucun problème, le partenariat entre Tereos et Samco vise à faire concorder au mieux les caractéristiques de la bâche aux besoins des planteurs de betteraves. Aussi est-il prévu de mettre différents types de bâche, différentes matières et différentes épaisseurs à l’épreuve du terrain. La technique et le matériel sont encore loin d’être totalement validés et continuent d’évoluer. Il est donc encore difficile d’estimer pour l’instant un coût par hectare précis de la technique. Dans tous les cas, « un gain de rendement significatif de plusieurs tonnes par hectare devra être validé pour envisager un développement de la technique. » En l’état actuel des investigations, une dizaine de tonnes supplémentaire par hectare par rapport à une conduite classique serait nécessaire pour que la technique soit économiquement viable. Compte tenu des premiers résultats obtenus en 2018, il y a fort à parier que la probabilité d’aboutir à sa rentabilité économique soit forte.

 

Le désherbage délicat

D’autant plus qu’elle pourrait permettre de “jouer” sur deux tableaux selon Francis Bazelaire : « À date de semis et à date de récolte égales, le semis sous bâche devrait offrir un potentiel de rendement supérieur. L’année dernière, nous avons semé les premières modalités de semis sous bâche le 10 avril. Et il offre également la perspective d’avancer les semis et donc d’envisager soit des rendements encore plus importants à date de récolte égale soit des rendements égaux avec des dates de récolte plus précoces permettant ainsi de valoriser l’outil industriel plus longtemps ! »

La possibilité technique de désherber au moment du semis a incité les équipes de Tereos à appliquer 3 l/ha de Zepplin et 2 l/ha de Goltix – doses possibles car dans le cadre de parcelles d’expérimentations – afin de s’affranchir de la problématique de concurrence des adventices sur les betteraves pour cette première année. Certaines des modalités sont ainsi restées très propres, mais d’autres se sont avérées bien plus problématiques avec notamment la présence de ray-grass, de mercuriales et de chénopodes en nombre important. Pour cette raison, et compte tenu des connaissances actuelles sur la technique, Francis Bazelaire estime « qu’il faut éviter de mettre en œuvre le semis sous bâche dans les parcelles avec une forte pression adventice notamment graminées et chénopodes. » Mais il est encore difficile d’être plus précis avec seulement une année de recul.
 

 

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