Face à la cercosporiose sur betterave, combiner les leviers

La lutte contre la cercosporiose passe par la combinaison de plusieurs leviers. Crédit photo : Julie Sandri

À ce jour, les planteurs de betteraves ne disposent plus que de sept substances actives fongicides, dont le cuivre, en dérogation d’utilisation tous les ans pour lutter contre la cercosporiose, maladie foliaire la plus préjudiciable à la culture. Lors d’un webinaire, Adama et l'Inrae ont dressé un état des lieux de la résistance en France et ont évoqué les leviers possibles pour limiter le problème.
 

  • « Face à la baisse des substances efficaces et disponibles, notamment les strobilurines, nous avons besoin de connaissances sur les souches de cercosporiose pour réaliser un état des lieux de la résistance en France, indique Anne-Sophie Walker de l'Inrae. De là est né le projet Recife (2019-2021), en partenariat avec l’Anses et l’ITB. »

144 populations de cercosporiose ont ainsi été testées et des mesures de résistance par matière active ont été effectuées. Résultats : toutes les triazoles testées sont concernées par la résistance croisée. Selon les souches, la résistance est variable, ce qui rend l’efficacité des triazoles plus ou moins altérée sur le territoire.

Le bilan du projet Recife montre aussi que les fongicides multisites, comme le cuivre, ne sont pas concernés par la résistance. Quant à la résistance aux SDHI, elle n’a pas encore été explorée.

Alterner les modes d’action et ne pas utiliser les triazoles seules

De leur côté, les firmes phytosanitaires effectuent aussi de nombreux monitoring sur leurs molécules. C’est le cas d’Adama pour ses matières actives difénoconazole (triazole) et fenpropidine (morpholine). Ces deux substances sont contenues dans le fongicide Spyrale, la référence en matière de lutte contre la cercosporiose.

  • « Depuis 2019, différents tests montrent que la résistance au difénoconazole est généralisée avec une intensité modérée et variable selon les régions, indique Sylvie Llados de la société Adama. Par contre, il n’en existe aucune pour la fenpropidine dont le mode d’action est différent de celui de la triazole. »

Elle précise que la résistance à la cercosporiose ne concerne que les groupes 11 (strobilurines de synthèse dont azoxystrobine) et groupe 3 (dont la triazole difénoconazole). Les groupes 5 (dont la fenpropidine), M1 (dont le cuivre) et M2 (dont le soufre) restent efficaces au champ.

Pour 2025, Adama prévoit de lancer quatre nouveaux projets fongicides afin d’assurer la pérennité de la production. En attendant, la firme privilégie l’alternance du mode d’action des fongicides et l’association d’une triazole avec un autre partenaire. Elle conseille également d’intégrer un fongicide multisite (cuivre) dans le programme de traitements et d’utiliser des outils d’aide à la décision tels que Vigibet de l’ITB ou Cristal Cerc'OAD du groupe Cristal Union.

Une piste attendue : la tolérance variétale

« Le choix variétal reste bien évidemment un levier incontournable dans la lutte contre la cercosporiose, précise François Suiveng de la société SESVanderHave. Il dépend de nombreux paramètres dont la situation géographique, la date d’arrachage, la rotation, le travail du sol, etc. L’objectif consiste à maintenir le plus longtemps possible les feuilles saines pour accumuler du rendement et de la richesse. Cela est possible grâce à la tolérance variétale. »

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