"Jusqu’à 40 cm d’écartement entre rangs, l’orge d’hiver est capable de conserver son potentiel de rendement intact", avance Nicolas Levillain, formateur technique pour le constructeur Monosem. Plus généralement, il faut considérer que la perte de rendement en grand écartement est d’autant plus faible que le potentiel de rendement de la parcelle est limité.
Pour des potentiels inférieurs à 50 q/ha, la différence de rendement pourrait donc être nulles entre les semis à 35 cm d’écartements et ceux réalisés avec un interrang standard. En guise d’exemple, pour des potentiels de l’ordre de 40 q/ha, la chambre d’agriculture de l’Aube mettait en évidence une perte de rendement nulle pour des écartements de 30 cm et une perte de 20 % pour un écartement de 50 cm.
Des variétés capables de s’exprimer en écartements larges
Aussi, un choix variétal judicieux peut réduire la baisse de potentiel de rendement car certaines variétés sont capables de compenser plus facilement que d’autres les conséquences d’un grand écartement. Lorsque la distance entre rangs est augmentée, et en l’absence de modification de la densité de semis, la concurrence des pieds sur le rang devient plus forte. En conséquence le taux de levée ainsi que le taux de tallage peuvent être affectés.
Certaines variétés disposent de capacité à augmenter le taux de montée à épis des talles émises ainsi que de capacité à améliorer la fertilité des épis. Il semblerait que cette plasticité se retrouve plus facilement chez des variétés à port étalé que des variétés à port dressé. Nicolas Levillain note aussi, à condition de moduler la densité de semis à la baisse, qu’une plante qui talle davantage génère également un système racinaire plus développé. Ce qui maximise l’exploration du sol et potentiellement met la plante à l’abris plus longtemps des à-coups climatiques.
