Couvrez ce sol que je ne saurais voir !

Ne plus ou ne quasiment plus laisser de sol nu. Bien qu’il ne soit pas pudique, le sol gagnerait à rester couvert... L’objectif d’un tel principe ? Celui d’améliorer la fertilité des sols, de limiter l’érosion, mais aussi de mieux contrôler les adventices, cela tout en réduisant le travail du sol, et de fait les charges de mécanisation. Maximiser et prolonger en somme, l’effet du couvert d’interculture. C’est dans cette optique qu’intervient l’idée du semis sous couvert, technique destinée à réduire les périodes de l’année sans couverture du sol, voire à les supprimer totalement.

Couvrez ce sol que je ne saurais voir ! © H. Grare/Pixel image

« Je cherche à couvrir le plus possible le sol »

L’idée fait son chemin, progresse, et interpelle peu à peu un public d’agriculteurs de plus en plus large.

Éric Massou, agriculteur en Haute-Garonne, œuvre en ce sens. Son objectif est de couvrir le sol en permanence pour lutter contre l’érosion dans les coteaux. Il fait part de son expérience :

« Les coteaux argilo-calcaires représentent près de 75% des terres de la ferme. Les orages y causent de gros dégâts. Aussi, pour remédier à l’érosion, je cherche à couvrir le sol le plus possible. J’ai d’abord testé des techniques sur de petites surfaces, avant de les généraliser. Il faut toujours être prudent !

Je sème du colza en association avec du trèfle violet et de la lentille. Le couvert est semé en plein avec une rotative en combiné, puis je sème le colza dans un deuxième temps. Je passe avec une demi-dose de Novall après le semis. Au printemps, j’interviens avec un peu de Lontrel pour réguler le couvert s’il est trop développé, ou au contraire si le colza est mal développé, ou s'il n'y a pas eu de gel pour détruire les lentilles, sinon ce n’est pas nécessaire.

Après récolte du colza, le trèfle reste en place (la lentille gèle pendant l’hiver). Il permet de gérer sans herbicide les repousses de colza. J’effectue un broyage pour le faire repartir et pour hacher les cannes de colza.

Début octobre, je fauche le trèfle pour récupérer le fourrage car j’ai un projet d’atelier brebis viande. Avant le semis de blé, j’interviens avec 2l/ha de glyphosate, puis je sème avec un semoir à dents fait maison. C’est une base de Vibraflex sur lequel j’ai ajouté des socs, ce qui me permet de faire du semis direct à moindre coût ! Puis j'ai contrôlé le trèfle dans le blé à l'automne et au printemps avec un Allié.

Les résultats sont pour l’instant concluants, je vais donc progressivement augmenter les surfaces réalisées en semis direct sous couvert. »

Levée du blé dans le trèfle. ©E. Massou

 

En définitive, que le pas soit franchi effectivement ou non, l’option est là. Elle s’inscrit dans les réflexions, tourne, retourne : les bénéfices attendus le sont au bout de combien de temps ? Quel effet mesuré sur le rendement ? Quid des limaces ? Comment réussir son semis ? Dent ou disque ?

Cultivar Grandes Cultures mai/juin 2016

 

 

Ce sont tous ces thèmes qui renouvellent sans cesse l’intérêt du métier, que vous pourrez retrouver dans le dossier du Cultivar du mois de juin !

 

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