Contenir la jaunisse de la betterave à défaut de la stopper

Attirer les auxiliaires sur les parcelles de betteraves avant l'arrivée des pucerons pourra être une solution de lutte contre Myzus Persicae. Crédit photo : Mathieu LECOURTIER

"Les néonicotinoïdes ont un effet sur tous les insectes présents, et pas seulement sur les insectes ravageurs cibles des interventions insecticides, introduit Christian Huyghe, directeur scientifique agriculture à l’Inrae lors du symposium betteraves organisé par Deleplanque le 30 août 2022. En perturbant la transmission de l’information entre les neurones de tous les insectes, ils induisent des dégâts globaux sur la biodiversité. De plus, leur demi-vie de 227 jours engendre un effet à moyen terme de leur utilisation sur l’environnement. L’impact des néonicotinoïdes sur le milieu est tel qu’ils vont disparaître. C’est inéluctable! Et l’agriculture va devoir délaisser une solution simple pour se diriger vers des solutions complexes afin de lutter contre le principal vecteur de la jaunisse de la betterave qu’est le puceron vert du pêcher."

La température, premier facteur de risque de jaunisse

Il évoque même un autre effet pervers de l’utilisation des néonicotinoïdes: "Vingt-sept années de couverture insecticide «facile» avec les néonicotinoïdes ont engendré un ralentissement de la recherche sur le vecteur de la jaunisse de la betterave." Avant 1993, les betteraviers étaient déjà confrontés à la jaunisse de la betterave. Mais dans des conditions climatiques plus fraîches, son occurrence et son incidence étaient moindres.

En effet, la température est un facteur essentiel dans la diffusion de Myzus persicae, le puceron vert du pêcher, comme le rappelle Mark Stevens, directeur scientifique du British Beet Research Organisation (BBRO): "Si la température augmente, la population de l’insecte augmente également. 1°C supplémentaire induit une migration plus précoce des pucerons de douze jours; donc le risque augmente pour les betteraves n’ayant pas encore atteint le stade de 12 paires de feuilles. Une fois ce stade atteint, la culture est moins impactée par le virus."

Alors, Mark Stevens propose de semer les betteraves plus tôt afin d’atteindre au plus vite ce stade phénologique. C’est en tout cas l’une des solutions avancées pour atténuer le risque jaunisse, car le directeur scientifique du BBRO est clair: "À l’avenir, nous ne parviendrons plus à stopper totalement le risque de jaunisse. Nous pourrons simplement en atténuer les conséquences." C’est un changement de paradigme total.

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