La pression externe due à l'utilisation de machines lourdes et à une gestion inappropriée du sol peut conduire au compactage du sous-sol, créant des couches imperméables. Si la charge est la cause des compactions profondes, la pression dans le pneumatique ou sur la chenille agit sur l’horizon travaillé. Nous savons qu’il est le plus vulnérable, mais il reste à la portée des outils de « restructuration ». On peut parler du tassement comme étant la déformation et la perte de porosité du sol sous l’effet d’une contrainte supérieure à sa résistance mécanique. Or, la résistance mécanique du sol dépend de sa texture, de son humidité et de sa richesse en carbone organique. On entrevoit donc tout le poids des pratiques culturales.
Par le passé, les engins à chenilles présentaient une répartition des charges peu versée vers le respect des sols. Le rapport entre la masse du véhicule et la surface des chenilles fournissait une pression alléchante en valeur moyenne, mais entachée de pics très élevés. Le montage de chenilles, aujourd’hui bien mieux conçues, ne supprime pas l’effet de la charge totale par essieu. Elles assurent une bonne liaison au sol tout en autorisant un gabarit inférieur à celui des pneumatiques pour des charges de parfois plus de 20 tonnes par essieu.
Peu de différence entre pneu et chenille finalement
Une expérimentation menée par Vincent Tomis et al. (Agrotransfert) montre que le tassement provoqué par des chenilles modernes sur le sol est significativement le même que celui obtenu avec des pneumatiques adaptés au-delà de 30 cm de profondeur pour une automotrice de récolte de betteraves. Dans le premier horizon la chenille tasse un peu moins que le pneumatique. Les deux trains roulants sont, bien sûr, soumis à la même charge. D’autres mesures réalisées par la chambre d’agriculture de la Marne concluent à un effet marqué de la charge dans l’horizon travaillé, à pression égale. La charge par train roulant domine les débats !
