Bioagresseurs des cultures : des solutions pour éviter leur résistance

 En plus de la tolérance variétale, il faut combiner plusieurs leviers pour espérer aboutir à des stratégies de lutte efficaces contre les maladies. © Tomasz / Adobe Stock

Pour lutter contre les maladies, il reste l’application de fongicides, même si leur efficacité tend à diminuer, surtout pour les familles les plus anciennes (strobilurine et triazole), reconnaît Bernard Bodson, ancien professeur à la faculté de Gembloux Agro-Bio Tech et président du conseil scientifique d’Arvalis.

  • « La sélection de souches de champignons moins sensibles aboutit à l’apparition de résistances. Les modes d’action plus récents n’y échapperont pas, d’où la nécessité de découvrir de nouveaux fongicides, si possible d’origines biologiques. »

Une offre en fongicides restreinte augmente le risque de résistance

De nombreuses molécules ne répondent plus aux exigences écotoxicologiques et toxicologiques exigées pour l’obtention d’une autorisation de mise sur le marché lors de leur réévaluation régulière.

  • « Nous avons de moins en moins de choix pour alterner les modes d’action des produits, indique Émile Benizri, professeur à l’Ensaia. Pour éviter un retour trop fréquent d’un même mode d’action et l’apparition de souches résistantes, les firmes et les instituts techniques font des recommandations drastiques : un fongicide unisite (triazole ou SDHI) par an. »

Les modèles agronomiques pour pulvériser juste ce qu’il faut

Des outils tels que les observations communiquées dans les bulletins de santé du végétal (BSV) et les modèles de prévision de maladies, permettent d’agir de manière plus raisonnée.

  • « Les firmes et instituts proposent des outils d’aide à la décision (OAD) de plus en plus sophistiqués, faisant appel à des images satellitaires ou issues de drones pour mieux visualiser l’état de la parcelle et appliquer le fongicide au bon moment et au bon endroit, explique Émile Benizri. Paramétrés pour croiser des données météo avec le cycle biologique du champignon, ces OAD permettent de bien positionner le traitement, voire d’éviter des interventions. »

L’objectif consiste à ne pas traiter de manière systématique ou calendaire, mais plutôt lorsque le seuil de nuisibilité est atteint, afin de limiter la quantité de produits phytosanitaires appliquée.

En complément, des solutions telles que les biocontrôles ou les biostimulants peuvent être utilisées. « Le biocontrôle a de l’avenir, souligne Émile Benizri. Son approche est séduisante en milieu contrôlé (sous serre). Reste à valider ce qu’il en est de son application et de son coût en système de grandes cultures ? »

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