Ambroisie : la combattre dans les tournesols et sojas

Ambroisie adulte. photo Terres Inovia

Avec une perte en tournesol se chiffrant à 3 q/ha par tranche de 10 plants par m² (soit 6 q/ha perdus pour 20 plants/m²), l’ambroisie à feuilles d’armoise est particulièrement concurrentielle des cultures de soja et de tournesol. La plante invasive, qui étend sa présence chaque année sur le territoire national, est aussi allergène, entraînant des problèmes de santé publique : cinq grains de pollen par mètre cube d’air suffisent à provoquer des complications de type rhinite, conjonctivite, eczéma, asthme. Terres Inovia organisait jeudi dernier un webinaire pour apprendre à la reconnaître et à la combattre.

À la différence de l’armoise vulgaire, l’ambroisie a les faces inférieures de ses feuilles vertes (comme les faces supérieures) et non blanchâtres et duveteuses et ne dégage pas d’odeur. Fanny Vuillemin, chargée d’études adventices et techniques alternatives de désherbage à l’institut technique, a souligné l’intérêt d’une approche intégrée, avec la mise en place de leviers agronomiques efficaces et un raisonnement à l’échelle de la rotation :

Les semences peuvent rester 10 ans et plus dans le sol ! Le labour n’est pas un levier intéressant face à cette adventice car les graines peuvent germer en profondeur. Les écimages peuvent entraîner la pousse de nouvelles tiges, et doivent donc être vus comme un levier de rattrapage, après le 1er septembre. L’idée centrale est de rompre les rotations avec des cultures d’hiver, pour réduire le stock grainier. Il faut aussi détruire les jeunes plantes par des déchaumages d’été réalisés tôt après récolte et assez profonds, une à deux fois. Des faux-semis au printemps, dès mars, peuvent être réalisés en décalant, dans la mesure du possible, les dates de semis de la culture de printemps. Le simple décalage de la date de semis dans un essai soja en 2016 dans les Deux-Sèvres du 2 au 20 mai, combiné à des destructions des levées, avait permis de réduire la pression de l’ambroisie de 64%. Le binage des cultures est enfin une solution qui réduit fortement l’ambroisie, en particulier les pieds résistant aux herbicides et ainsi diminuer la pression de sélection. 

En complément, la lutte chimique doit s’envisager en programme : application de prélevée (modes d’action alternatifs aux inhibiteurs de l’ALS, pour limiter les risques de résistance), et des solutions de postlevée, fractionnées de préférence, qui seront efficaces à condition d’être rigoureux sur les doses et le positionnement des interventions, a rappelé Bastien Remurier, ingénieur de développement chez terres Inovia :

Avec l’arrêt de la commercialisation du Nikeyl depuis mi-2019, nous avons vu que le Proman à 2l/ha était un candidat de substitution avec des performances de programmes équivalentes. En post-levée, le Pulsar 40 à 1,25 l/ha additionné d’un adjuvant permettait d’obtenir un gain d’efficacité de 15%.

 

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