+ 4 % de sucre par an chez la betterave en 2020

Le programme Aker (2012 et 2020) a un objectif clair : doubler le rythme de la crois-sance annuelle du rendement en sucre chez la betterave. Photo : DR.

Le programme Aker (2012 - 2020) réunissant 11 partenaires dont l’Inra, le Geves, l’Institut technique de la betterave (ITB) et Florimond Desprez, a un objectif clair : doubler le rythme de la croissance annuelle du rendement en sucre chez la betterave. Si les nouvelles variétés gagnent pour l’instant 2 % de sucre par an, l’objectif est d’atteindre 4 % en 2020, voire plus !

À partir d’une ressource génétique de 10 000 plantes, notamment sauvages, seulement 15 ont été gardées car possédant à elles seules l’ensemble de la richesse allélique mondiale, explique Bruno Desprez, président du comité de coordination Florimond Desprez, précisant que ce résultat est déjà très pertinent pour la suite des travaux de sélection :

Ces 15 plantes entièrement séquencées seront ensuite croisées avec une betterave sucrière élite pour obtenir des populations élites enrichies en variabilité exotique qui serviront à sélectionner de nouvelles variétés Aker pour 2020. S’il faut actuellement 13 ans pour obtenir une nouvelle variété, Aker devrait de réduire cette durée à 8-9 ans, voire moins.

 

Réduire la température de germination

Pour accroître le rendement en sucre blanc raffiné, les chercheurs se penchent sur divers critères dont une température de germination plus basse (descendre éventuellement en dessous 3°C) afin d’allonger la durée de croissance, gagner sur l’implantation racinaire ou prospecter de nouvelles zones de culture… à condition de résister au gel. Autres sujets d’étude : la croissance foliaire pour une meilleure couverture du sol, les résistances aux maladies et aux stress hydriques, mais aussi la meilleure assimilation de l’azote, souligne Vincent Laudinat, président de l’ITB :

Le but est de produire plus avec moins ! Si en 1977, 180 unités d’azotes étaient utiles pour produire 9 t de sucre/ha, il n’en a fallu que 100 pour atteindre la moyenne de 15 t/ha l’an dernier. L’objectif est donc d’améliorer encore plus l’efficience de la nutrition azotée, pour apporter moins d’intrants et réduire les risques de lessivages dans l’environnement.

Les avancées du programme Aker ont été présentées aux journalistes jeudi 27 novembre au GEVES (Angers), en présence de Christian Huyghe, directeur scientifique adjoint agriculture à l’Inra et chef du projet Aker, Bruno Desprez, président du comité de coordination Florimond Desprez et Vincent Landinat, président de l’ITB (de gauche à droite). Photo : DR.

Pour Vincent Laudinat, les rendements moyens en sucre pourraient atteindre 17-18 t/ha d’ici quelques années grâce aux nouvelles variétés Aker, même si certaines régions y arrivent déjà. En attendant les plants étiquetés Aker en 2020, les sélectionneurs vont pouvoir valoriser dès à présent les avancées de la recherche variétales sur la betterave, grâce aux divers outils de phénotypage et génotypage acquis par le programme. Si Florimond Desprez bénéficie en premier lieu des avancées d’Aker, les autres semenciers en betterave (Syngenta, KWS) pourraient à l’avenir aussi profiter des innovations, via l’achat de licences, évoque Bruno Desprez.

Avec un budget de 20 millions d’euros, dont 5 millions de subventions, Aker emploie 80 chercheurs. L'enjeu est de renforcer la compétitivité de la filière française de la betterave face à la canne à sucre, notamment avec la disparition programmée des quotas en 2017, pour répondre à une forte demande mondiale en sucre, en particulier sur les boissons sucrées.

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