25% de graines de couverts en plus pour trois fois plus de biomasse

Thierry Tétu estime que surdensifier un couvert végétal participe à augmenter son potentiel de production et donc à maximiser son retour sur investissement. Crédit photo : Pixel6TM

Thierry Tétu, enseignant-chercheur à l’université de Picardie Jules Verne et agriculteur, affirme que "le semis des couverts végétaux doit être réalisé même en conditions sèches", lors de l’Agroforum organisé par la coopérative Agora début juin. Pour autant, il pose quelques conditions: "Il faut semer profond et équiper le semoir de vraies roues de plombage. Une simple roue de rappui ne suffit pas. La graine doit être correctement plaquée dans le fond de la raie de semis afin que le peu d’humidité présente soit suffisant à sa levée."

Pour vérifier que l’humidité résiduelle est suffisante, l’enseignant-chercheur propose de placer un papier buvard dans le fond de la raie de semis et d’attendre cinq minutes. Si passé ce délai, le papier buvard est marqué d’une auréole, l‘humidité est suffisante, à condition de placer correctement la graine.

La surdensité déplafonne la production de biomasse

Au-delà du placement de la graine, Thierry Tétu est un fervent défenseur des couverts végétaux à haute densité, soit une population supérieure à 280 pieds/m2. Avec une grande population de plantes, le couvert végétal couvre plus rapidement le sol… et ensuite, cette couverture "bloque" le CO2 émis par les racines des plantes qui s’échappe du sol pour rejoindre l’atmosphère. Bloqué sous les feuilles du couvert végétal, le CO2 se concentre sous la canopée. La concentration mesurée peut atteindre 2 à 5%, alors qu’elle ne dépasse pas 0,037% dans l’air ambiant. Ce différentiel est visible indirectement, selon l’enseignant-chercheur: "Lors d’une belle journée, on peut encore observer de l’humidité dans le couvert en fin d’après-midi."

La hausse de la concentration en CO2 participe à l’augmentation de l’activité photosynthétique des plantes, qui se traduit par une vitesse de croissance accélérée et une productivité améliorée. Pour une densité de semis augmentée de 25% par rapport aux pratiques habituelles, l’enseignant-chercheur avance une augmentation de la production de biomasse jusqu’à 300%. Pour ce faire, il favorise un mélange comprenant au moins 70% de légumineuses. Il consent un investissement de 100 €/ha pour la composition de ses couverts végétaux pour un retour sur investissement qu’il estime à 1.000 €/ha.

L’objectif pour lui est de générer l’équivalent de 200kg/ha d’azote, cette valeur étant la quantité d’azote fournie par le sol pour la production de 100q/ha de blé, les 100kg/ha manquant étant fournis par la fertilisation azotée minérale.

L’azote appelle l’azote

Thierry Tétu estime que la fertilisation azotée participe à la minéralisation de l’azote présent dans le sol. Il va même jusqu’à avancer que, dans un sol qui fonctionne bien, c’est avant tout le fractionnement de l’azote qui importe plus que la dose apportée. Les apports effectués agissent comme des déclencheurs de la surminéralisation de l’azote du sol.

Aussi mise-t-il sur un fractionnement en trois apports de 40, 40 et 20kgN/ha. Et il termine en précisant: "En agriculture de conservation des sols, un blé absorbe 90% de l’azote dont il a besoin avant le stade floraison. Un blé sur labour n’en a alors absorbé que 70%."

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