Vilmorin & cie va déployer la technologie CRISPR-Cas9 pour ses activités de semences

Vilmorin & cie va déployer la technologie Crispr-Cas9 pour ses activités de semences. Image : abelskaya

Dans un communiqué de presse publié le 9 décembre 2019, le semencier Vilmorin (groupe Limagrain), annonce la signature d’un accord en matière de technique d’édition de génome, avec la société Corteva Agriscience et le Broad Institute du MIT et de Harvard, centre de recherche biomédicale et génomique situé à Cambridge, aux États-Unis.

Concrètement, de quoi il s’agit ? Désormais, le semencier français aura accès à des brevets concernant les techniques d’édition de génome, notamment CRISPR-Cas9 pour ses activités en semence de grandes cultures et semences potagères. L’objectif pour l’entreprise est d’avoir accès aux dernières technologies génomiques pour mettre au point des variétés de semences qui répondent aux enjeux mondiaux de l’alimentation.

Crispr : deux doigts coupent fin

Mais qu’est-ce que la technologie CRISPR (Clustered Regularly Interspaced Short Palindromic Repeats)? Cet outil fonctionne comme un ciseau qui vient couper l’ADN. Parmi les outils de sélection des plantes les plus récents, souvent nommés NBT (New Breeding Technology), la méthode CRISPR-Cas9 est sans doute la plus connue ou tout au moins la plus médiatisée. Ces travaux de recherche ont été initiés par la France. Cocorico !

Le système CRISPR est utilisé naturellement par les bactéries pour identifier les ADN étrangers et les découper. Elles possèdent différents dispositifs pour se défendre, comme les enzymes de restriction ou le système CRISPR. Ce dernier est intéressant, non pas pour ses fonctions, mais pour ses applications et notamment le Cas9 car il est capable de couper une séquence d’ADN à un endroit précis grâce à son "GPS". Sauf que son niveau de précision est de l’ordre de 1 nanomètre ! Nous autres avons un alphabet de 26 lettres pour faire des mots et des phrases que l’on pourrait assimiler à "des gènes", à savoir une succession de mots qui a du sens. Le système CRISPR est capable de reconnaître les phrases et spécifiquement le mot qui ne lui convient pas pour aller le couper en 2. Désormais, nous sommes capables de lui imposer d’aller chercher une séquence en particulier. Et on va même lui demander de la réparer.

Dans la nature, la cellule analphabète va tenter de réparer au hasard avec ce qu’elle a à disposition. Soit elle fait une réparation, mais qui n’a pas de sens (autrement dit du charabia), soit elle recrée un mot qui a du sens et va nous intéresser. Mais c’est là que la science est formidable, puisque les chercheurs sont capables d’amener une nouvelle séquence d’intérêt (un nouveau gène). Cette séquence peut-être un allèle connu dans la lignée, mais elle peut-être aussi un allèle dont l’espèce ne dispose pas naturellement.

Le problème de la législation européenne

Des technologies pleines de promesses pour les sélectionneurs. Mais la Cour de justice européenne a indiqué en juillet 2018 que les organismes obtenus par ce type de technologies étaient considérés comme des OGM. Une décision préjudiciable pour l’ensemble des acteurs européens en matière de sélection. Donc, pour l’heure, même si des acteurs français et européens investissent dans les nouvelles technologies, ce ne seront pas les producteurs européens qui en tireront les bénéfices.

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