Un projet de Biogaz sort de Mer

Ce vendredi 14 avril 2023, Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire était attendu à Mer, dans le Loir-et-Cher, pour inaugurer l’unité de méthanisation BiogazMer.
 

La présence de Marc Fesneau était plus que symbolique. L’édile local, ancien président de la communauté de commune Beauce-Val de Loire et désormais ministre a précisé : « C’est un territoire qui m’est cher, BiogazMer incarne la philosophie exemplaire de la méthanisation à la française, un modèle durable qui répond aux enjeux de la souveraineté alimentaire et énergétique. 80 % du biométhane produit en France est produit par les agriculteurs. On voit bien ce que sera l’agriculture de demain. Je salue l’audace de ceux qui ne renoncent jamais. »

L’unité a été mise en service à l’automne dernier et atteint d’ores et déjà son rythme de croisière, 250 Nm3/h sont injectés en continu dans le réseau de distribution de gaz exploité par GRDF. Cette énergie alimente les 5 500 logements de la ville de Mer (6 200 habitants). La ville de Blois, située à 20 km, pourra aussi bénéficier de cette énergie verte lorsque la demande estivale sera moins importante.

BiogazMer, c’est l’œuvre d’un collectif de 12 agriculteurs céréaliers, un projet initié en 2018. Pour le président Jérôme Genty, « BiogazMer répond aux différents défis que l’agriculture doit relever, enjeux climatiques, transition agroécologique, souveraineté alimentaire et énergétique ». Et, non sans émotion, il précise aussi et surtout que ce projet est « l’aboutissement d’une aventure humaine, semée d’embûches et de vicissitudes administratives notamment. Mais ce groupe d’irréductibles a relevé le défi ».

Boissons gazeuses et mobilité durable

À peine l’unité inaugurée, les associés de BiogazMer parlent déjà de nouveaux projets.

« Une entreprise en bonne santé est une entreprise qui se projette », a souligné Jean-Baptiste Darnault, agriculteur associé de BiogazMer. « Aujourd’hui, le CO2 issu du process n’est pas valorisé. L’idée est de pouvoir le mettre à disposition de fabricants de boissons gazeuses. »

Autre sujet, « la mobilité durable »Une station de BioGNV est à l’étude. « À l’heure actuelle, il en existe une seule dans le département du Loir-et-Cher et la situation géographique de BiogazMer est stratégique, car située à 1 km de la sortie d’autoroute A10 "Mer-Chambord" sur l’axe Paris-Bordeaux-Espagne. » Par ailleurs, le parc d’activités des Portes de Chambord a permis l’installation d’un grand nombre de plateformes logistiques.

Le Loir-et-Cher, territoire pionnier en énergie verte

GRDF projette d’injecter près de 14 % de gaz vert dans les réseaux du département dès 2025. « La dynamique dans le Loir-et-Cher et dans la région est importante, l’autosuffisance en gaz devrait être atteinte dès 2050 », a indiqué Caroline Renaudat, directrice territoriale régionale Centre-Val de Loire.

La région compte désormais 32 sites de méthanisation et trois pour le département
du Loir-et-Cher.

Les chiffres clés de BioGaz Mer

  • Production : 22,3 millions de kWh, l’équivalent de la consommation de gaz
    de 5575 logements ou 87 bus roulant au BioGNV chaque année
  • Capacité : 250 Nm3/h injectés en continu
  • Substrats : 21 000 tonnes de déchets agricoles et CIVE
  • Digestat : 18 000 tonnes
  • Investissements : 6,3 millions d’euros

 

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