" Trié, emballé, c'est pesé ! "

Céréalier en Midi-Pyrénées, dans le Lauraguais Tarnais, Didier Belaval avait introduit le pois chiche dans son assolement au début des années 2000, puis avait été contraint d'arrêter en raison de problèmes importants d'anthracnose.

Didier Belaval et son neveu Romain Barre travaillent ensemble leurs exploitations. L’introduction de légumineuses dans l’assolement, dont le pois chiche, est un projet commun. © C. Milou/Pixel image

En 2009, il réengage une réflexion sur l'intérêt des légumineuses dans sa rotation. « J'étais motivé par leur intérêt agronomique, et je souhaitais trouver une culture alternative afin de réduire ma sole en tournesol », explique-t-il.

Au gré des années, ce sont 40 à 50 hectares de légumineuses qui rejoignent l'assolement, luzerne semence, lentilles, soja... et pois chiche.

 J'ai décidé de revenir au pois chiche, qui se montre intéressant sur de nombreux plans : il se comporte très bien dans les petites terres, il nécessite peu d'intrants hors semence et laisse une bonne structure pour la culture de blé qui suit. 

Autre élément qui a pesé dans la balance, le pois chiche pouvait valoriser l'outil de tri acquis en 2003. L'équipement (séparateur, boisseau, pesée) avait été acheté dans le cadre d'un CTE dans le but de mieux valoriser le stockage à la ferme et d'éviter le recours aux insecticides au stockage. « Le tri m'a permis d'accéder à de nombreux contrats rémunérateurs en colza semence, luzerne porte-graine... Tout est prétrié, il reste moins de 1% d'impuretés dans le produit avant la vente », précise Didier Belaval.

 

Le pois chiche bénéficie, une fois nettoyé et trié, d'une plus-value de 170 € la tonne. © C. Milou/Pixel Image

Le trieur est un Denis rotatif à 4 grilles à pente et vitesse variables dont le coût s'est élevé à 17000 euros. Tout le montage a été réalisé par l'agriculteur lui-même. Mais cet investissement et ce labeur s'avèrent payants pour le pois chiche qui bénéficie, une fois nettoyé et trié, d'une plus-value de 170 € la tonne ! « Sorti du champ, le pois chiche peut être vendu 450 €/t. Trié et mis en big-bag, il quitte l'exploitation à 620 €/t, déclare Didier Belaval. C'est une condition nécessaire pour mes clients qui ne disposent pas d'outil de tri. » Le coût du triage s'élève à 20 la tonne auxquels il faut ajouter 10 € de sac par tonne.

 

Le saviez-vous ?

86001 hectares étaient consacrés au pois chiche en France en 2014, contre 2300 en 2009. La zone de production est située essentiellement en Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon, Paca. Dans le monde, c'est l'Inde qui est le principal producteur, avec plus de 8 millions de tonnes2 qui représentent les deux tiers de la production mondiale. Vient ensuite l'Australie (800000 tonnes), le Pakistan (750000 tonnes) et la Turquie (500000 tonnes). L'Europe quant à elle affiche une production de 156000 tonnes, dont environ 120003 tonnes produites en France.

Sources : (1) Terres Univia (2) FAO stats, données 2013, (3) dires d'expert.

 

Retrouvez l'article complet dans Cultivar de mars 2016

 

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