Transformer le secteur agricole au profit du climat et des citoyens

44 millions d'emplois dépendent de l'agriculture en Europe. Crédit : Sehenswerk/Adobe Stock

En Europe, 44 millions d’emplois dépendent de la production agricole. Celle-ci comptabilise quelque 10,5 millions d’exploitations agricoles. Elle est aussi le premier exportateur agroalimentaire mondial et pèse en valeur 365 milliards de dollars.

Mais le secteur agricole est aussi responsable de 10% des émissions de gaz à effet de serre de l'Europe et serait l’un des principaux facteurs de la dégradation de l’environnement. Alors même que "l’agriculture est l’un des rares secteurs à pouvoir s’adapter à temps pour accroître simultanément sa résilience tout en piégeant le carbone de l’atmosphère." C’est sur la base de ce constat qu’une coalition baptisée Carbon + Farming Journey s’est constituée pour contribuer à la transition des systèmes alimentaires du futur en partenariat avec les agriculteurs. Parmi les parties prenantes de cette coalition, on peut citer BASF, Bayer, Copa-Cogeca, la Fédération européenne de l’agriculture de conservation, Hero Foods, Yara International...

La coalition a constaté, entre autres, que la dégradation des sols aurait un coût de 97 milliards d’euros, un chiffre bien supérieur aux subventions de la PAC. Cette dégradation serait non seulement un fardeau économique, mais aussi une menace pour la sécurité alimentaire. "Des études montrent que la dégradation des sols pourrait réduire la productivité alimentaire mondiale de 12% et augmenter les prix des denrées alimentaires de 30% au cours des 25 prochaines années", estime-t-elle.

Convaincre les agriculteurs d'adopter des pratiques résilientes

Comme point de départ de cette initiative "Cabron + Farming Journey", les partenaires insistent sur la nécessité de comprendre la réalité des agriculteurs.

Après avoir réalisé des séries d’entretiens auprès de 2.000 agriculteurs de 7 pays différents et impliqués dans divers systèmes de culture, quelques éléments sont mis en avant:

  • 80% des agriculteurs interrogés estiment que l’adoption de pratiques durables et résilientes est motivée par la demande des consommateurs, mais seulement 46% d’entre eux y voient un moyen d’améliorer les performances de leur exploitation;
  • par ailleurs, une très faible proportion juge avoir accès à des informations utiles et de qualité pour s’engager dans cette transition.

Ainsi, pour les différentes organisations, "il reste du travail pour établir un argumentaire en faveur des pratiques vertueuses sur le plan climatique et des incitations financières qui récompensent les efforts".

Autres constats de taille: les inquiétudes des agriculteurs quant aux investissements nécessaires pour accéder aux technologies qui contribuent à renforcer leur résilience, comme les systèmes d’irrigation. Aussi est soulignée la disparité des incitations entre les différents pays membres de l’Union européenne, ce qui pose la question de la mise en œuvre de conditions de concurrence équitable entre les agriculteurs européens adoptant des nouvelles pratiques.

La mise en œuvre de ces solutions nécessite de la connaissance et des compétences. Les membres du collectif estiment qu’ils ne seront pas en mesure d’intégrer toutes ces solutions et d'atteindre les objectifs sans des soutiens supplémentaires de la part d’acteurs publics ou privés. Ils les appellent à se joindre à leurs efforts, afin d’être en mesure de poursuivre le développement à grande échelle de solutions efficientes pour l’agriculture, le climat et la société.

 

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