Surveiller l’air pour réduire les fongicides

prototype du boitier Microspotter.

Prototype du boîtier Microspotter.

Crédit photo Microspotter-ICAM
Si le projet est encore au stade de l’étude, l’idée de la start-up française Microspotter suscite l’intérêt. Son objectif : développer un boîtier capable d’analyser l’air, afin de mettre en place une surveillance de l’environnement microbiologique d'un territoire, pour au final réduire les fongicides.

Avant tout destiné à l’agriculture, le concept intéresse aussi le milieu hospitalier, souligne Yves Hatzfeld, docteur en biologie moléculaire végétale et fondateur de Microspotter :

« L’idée n’est pas de créer un outil dédié à la production, mais de mettre au point un démonstrateur technologique, qui prouve que le concept fonctionne. Actuellement, nous sommes en train de passer de la phase 3 à la phase 4 du développement du projet en laboratoire, sachant que l’étape 9 correspondra à la commercialisation à grande échelle du produit. »

Depuis septembre 2019, Microspotter est accompagné par l’école d’ingénieurs Icam de Lille, à travers son pôle « services aux entreprises ». Deux étudiants ingénieurs en dernière année accompagnés d’un chef de projet ont ainsi participé à la réalisation de plans dans une première phase selon les recommandations de Microspotter. Ensuite, deux autres étudiants ont mis au point un boîtier de captation d’air et de prises de vues, en vue d’être transmises pour analyses.

Premier prototype

« Ce travail de presque un an a été un succès, malgré le confinement, avec nos étudiants qui ont dû réaliser différents prototypes de chez eux, parfois même en travaillant dans leur cuisine », reconnaît Jean-Philippe Moignez, chef de projet Icam de Lille. Il précise que chaque année, l’école accompagne entre 60 et 80 projets d’entreprises dans une démarche de co-conception (près de 250 pour l’ensemble du réseau Icam), dans des domaines très variés dont l’agriculture.

Pour Yves Hatzfeld, la collaboration avec l’Icam a également été très bénéfique, et a permis de développer à moindres frais des prototypes fonctionnels, à la hauteur de ses espérances.

Avec le boîtier technologique fonctionnel, l’enjeu est désormais de développer un logiciel d’analyse d’images et de reconnaissance automatisée des composants de l’air. Un travail qui devrait se faire en partenariat avec l’université de Lille, indique Yves Hatzfeld. « L’enjeu sera ensuite de connecter les briques technologiques entre elles, pour avoir un système complet qui fonctionnera en toute autonomie. »

- 20 % de fongicides minimum

Si une année de recherche est encore nécessaire pour la mise au point du système, deux années supplémentaires de développement permettront ensuite de vérifier la pertinence du système pour la mesure de pressions maladies sur les cultures. En définitive, le fondateur de Microspotter chiffre à au moins 20 % la réduction de l’utilisation des fongicides grâce à une meilleure information.

« Des projets concurrents développent des systèmes analogues, mais non automatisés, simplement avec des bâtonnets collants mis en contact de l’air puis analysés. Le système Microspotter permettra d’être bien plus réactif, avec une information des contaminants en temps réel, d’où un intérêt fort au-delà de l’agriculture, comme pour les salles d’opération ou les musées ! »

Prochaine étape pour Microspotter : trouver des partenaires financiers et industriels afin de développer la construction et la commercialisation des analyseurs d’air.

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