Le 28 avril 2015, le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll, a officiellement lancé le programme « 4pour 1000 ». Un programme de recherche visant à séquestrer le carbone dans les sols pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. Pour le ministre, ce programme doit déboucher sur un plan d’action en vue des négociations de la COP 21, conférence des Nations unies sur les changements climatiques qui aura lieu à Paris du 30 novembre au 15 décembre 2015. « En tant que pays hôte de cette conférence, nous devons être porteurs de solutions et d’initiatives », a indiqué le ministre à l’occasion de sa conférence de presse.
« 4 pour 1000 », késaco ?
Que signifie concrètement la valeur de « 4 pour 1000 » ? Un communiqué du Conseil scientifique du programme GESSOL « Fonctions environnementales et GEStion du patrimoine Sol » nous donne quelques éléments d’explication. « Les sols du monde contiennent environ 2 400 milliards de tonnes de carbone sous forme de matières organiques alors que les émissions provenant de l’utilisation de carbone fossile représentent 8,9 milliards de tonnes de carbone par an. À l’échelle globale, ces émissions représentent donc environ 4 pour mille du stock de carbone total des sols. »
Ainsi les spécialistes précisent que la séquestration de carbone dans les sols constitue un levier d’atténuation intéressant du changement climatique. En précisant que les pratiques agricoles permettant une augmentation annuelle de l’ordre de 4 pour 1000 ont été identifiées et qu’elles peuvent être développées sur la plupart des sols cultivés.
Le groupe de scientifique en charge du programme GESSOL salue la mise en place d’un tel programme, mais tient à souligner que ce défi immense doit aller au-delà des domaines agricole et forestiers et rappelle aussi qu’encourager le stockage du carbone « ne doit pas nous dispenser de réduire les émissions dues à nos modes de vie dispendieux en énergie et en ressources fossiles ».