Que nous disent les prévisions saisonnières ?

Pour Jean-Michel Soubeyroux, directeur adjoint climatologie chez Météo France, le niveau de fiabilité des PS dépend de la zone de la planète, du paramètre, et de la saison. Photo : O.Lévêque/Pixel Image

Au-delà de 15 jours, il n’est pas possible de parler de prévisions météo, mais des tendances saisonnières sont proposées à trois mois. L’intérêt pour l’agriculture est réel. Une conférence organisée aux dernières Culturales de Poitiers a permis de faire le point sur les perspectives et services rendus en agriculture des prévisions saisonnières.

L’été sera plus chaud que la normale en Europe occidentale. Du côté de la mer Egée, c’est une tendance plus froide et humide qui devrait s’installer en juin-juillet-août, alors que le nord de l’Europe serait plus sec. Voilà ce que prévoit Météo France pour les trois mois à venir. Grâce aux modèles de prévisions saisonnières, il est possible d’envisager les tendances climatiques (températures, pluies), sur trois mois glissés, avec une échéance de six mois. Chaque début de mois, Météo France fait ainsi tourner ses modèles de climats globaux, qui intègrent l’ensemble du système climatique terrestre, et donnent les prévisions saisonnières à venir. Jean-Michel Soubeyroux, directeur-adjoint climatologie chez Météo France, précise :

Le niveau de fiabilité dépend de la zone de la planète, du paramètre, et de la saison. La fiabilité est plus forte sur la température que les précipitations. Elle est aussi plus forte en hiver qu’en été pour les pluies, et enfin plus forte sur la zone tropicale qu’en milieu tempéré, car en zone tropicale, le climat dépend beaucoup des océans : en cas d’anomalie chaude, il y aura davantage de convection, donc davantage de précipitations.

Donner une tendance

Mais ce qui est imprévisible reste imprévisible, poursuit le climatologue. Pas la peine d’attendre le temps précis qu’il fera dans deux mois ! Les prévisions saisonnières permettent avant tout de donner un message sur des tendances à venir, en proposant des scénarios d’évolutions des températures et précipitations. Météo France a d’ailleurs mené un travail sur la gestion des étiages sur la Seine, afin de réguler au mieux le débit du fleuve. Pour l’agriculture, les prévisions saisonnières ne sont pas encore utilisées, mais Arvalis s’y intéresse de près, comme le souligne Philippe Gate, son directeur scientifique :

Cela peut aider à prendre des décisions stratégiques, comme le choix d’espèces, de variétés, les stocks de traitements, les besoins d’irrigations. Ces données pourront aussi être intégrées dans les OAD, pour gagner en précision surtout lorsqu’une année s’écarte de la médiane.

données des PS sur le site de Météo France

Ne pas opposer PS et prévisions séquentielles

Pour le responsable Météo France, les prévisions saisonnières sont meilleures que les prévisions fréquentielles, qui intègrent les conditions initiales actuelles et des simulations historiques avec alors un "biais plus froid ", et bien meilleure que les pratiques actuelles, comme le montre l’exemple de la gestion des étiages sur la Seine. La thèse de Nicolas Canal soutenue par Arvalis avait aussi montré un meilleur potentiel des PS vis-à-vis des prévisions séquentielles sur la culture du blé. "Mais n’opposons pas PS et prévisions séquentielles, insiste Jean-Michel Soubeyroux. Les PS renforcent les prévisions séquentielles, et aident alors à la prise de décisions."

L’enjeu est aujourd’hui d’améliorer encore davantage les modèles de prévisions saisonnières, notamment avec Copernicus le programme européen de surveillance de la Terre, et via le projet européen Medscope auquel participe aussi l’Inra.

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