Oser laisser les clés de son exploitation

Le service de remplacement a représenté 610 000 journées de remplacement en 2013. Photo : N. Tiers/Pixel image

Selon une enquête menée il y a deux ans, Service de remplacement France (SR France) a mis en évidence que 80 % des chefs d’exploitation connaissent le service de remplacement. En approfondissant le niveau de connaissance des exploitants sondés, il est apparu que moins de 30 % étaient en mesure de définir précisément le fonctionnement et les missions des services de remplacement. Franck Laur, directeur de SR France, synthétise :

Le service de remplacement est institutionnellement connu, mais peu d’agriculteurs nous connaissent d’un point de vue pratico-pratique.

Pourtant, les services de remplacement comptent pas moins de 73 000 exploitations adhérentes aux différentes associations départementales. Associations de loi 1901, les entités départementales couvrent la France métropolitaine, la Corse ainsi que l’Outre-mer.

Au total, ce sont 13 000 salariés dont 3 000 en CDI qui ont réalisé en 2013 pas moins de 610 000 journées de remplacement. 30 % d’entre elles concernaient des remplacements pour congés, 30 % pour maladie ou accident, 20 % pour un congé maternité et les 20% restants concernaient les congés paternité, des formations ou d’autres raisons professionnelles.

Crédit d'impôt

Pour bénéficier du service de remplacement, il est nécessaire d’adhérer à l’association de son département. Le montant de la cotisation est défini localement : il est de 30 à 80 euros/an. Ensuite, le coût du remplacement est en moyenne de 140 euros/jour.

Il faut toutefois savoir que différents outils permettent d’alléger ce coût. Si le remplacement permet à l’exploitant de prendre des congés, un crédit d’impôt permet de réduire de moitié le coût du remplacement à hauteur de 14 jours par an. En cas de congés paternité ou maternité, le remplacement est financé par la MSA. Il existe également des aides pour d’autres motifs de recours au service de remplacement.

Franck Laur prévient les agriculteurs :

Il sera difficile pour un service de remplacement de prendre en charge la demande d’un agriculteur qui n’était jusqu’alors pas adhérent. En cas d’accident, l’exploitant risque d’être dans l’impasse. D’abord d’un point de vue pratique, mais aussi d’un point de vue financier. Mieux vaut être adhérent et de pas avoir recours au SR que d’être dans l’impasse en cas d’imprévu.

Faire mieux connaître l'offre

Aujourd’hui, le service de remplacement pourrait assurer un surplus d’activité de 25 à 30 % selon le directeur de SR France. Mais il soufre d’une double méconnaissace. La première de la part des agriculteurs, la seconde de la part des personnes dont le profil pourrait coller pour devenir agent de remplacement. Franck Laur tord le cou aux idées reçues :

Les compétences d’un agent de remplacement ne se résument pas à l’exécution des tâches les plus basiques d’une exploitation agricole. Aujourd’hui, nous avons besoin d’agents de remplacement qualifiés pour qu’un agriculteur qui fait confiance au service de remplacement puisse quitter sa ferme sereinement. L’évolution du métier d’agent de remplacement est étroitement liée à l’évolution du métier d’agriculteur.

C’est pour mieux faire connaître cette réalité et sensibiliser les agriculteurs à l’utilisation du service de remplacement que Banque Populaire et SR France ont conclu un partenariat de trois années afin de communiquer auprès des agriculteurs sur ce sujet. Pour faire mieux connaître l’offre du service de remplacement, huit vidéos d’une minute chacune ont été réalisées afin de mettre en évidence les différents modes de remplacement ainsi que les freins les plus souvent rencontrés.
La diffusion a débuté le 10 février 2015, et il est possible de découvrir une nouvelle vidéo chaque mardi et vendredi jusqu’au 4 mars sur le site Internet de SR France.

Ce partenariat s’est construit autour du mot “oser”, premier mot du titre de chaque vidéo. Car il faut oser faire le premier pas pour confier les clés de son exploitation à un inconnu la première fois. Franck Laur complète :

Bien souvent quand ils osent une fois, les agriculteurs y reviennent.

 

Voir aussi :
Numéro spécial du BiMSA sur les services de remplacement

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