Les productions dépendantes des débouchés à l’export

Protéagineux : les productions dépendantes des débouchés à l’export. © Happyculteur/Fotolia

Depuis la réforme de la PAC de 1992, les superficies cultivées en protéagineux, et notamment en pois, se sont réduites de manière considérable. En 2014, la sole de pois était de 137000 ha contre plus de 700000 ha en 1992 (sources Unip/Terres Univia). La fin des prix garantis, le découplage progressif des aides à la surface et des prix pas assez rémunérateurs ont pénalisé le maintien et le développement de ces cultures au profit des céréales et oléagineux. Et ce, malgré leurs bienfaits agronomiques et environnementaux. En 2010, toutefois, des mesures françaises sur les aides aux protéines végétales ont permis d’enrayer cette chute vertigineuse des surfaces. Et les dernières annonces de soutien devraient permettre de stabiliser les surfaces.

« Si le contexte est encourageant certes, ces cultures de printemps sont pénalisées par les conditions climatiques trop erratiques, les rendements sont décevants et trop variables d’une année sur l’autre, ce qui ne motive pas les producteurs », analyse un économiste de Terres Univia. En termes d’usages, les exportations vers pays tiers constituent les principaux débouchés de la filière. Mais là encore avec une variabilité très forte d’une campagne sur l’autre.

 

La féverole était majoritairement exportée vers l’Egypte. Mais les problèmes de bruche ont stoppé l’accès à ce marché historique. © CAPSEINE
L’Inde et l’Égypte font la pluie et le beau temps

Sur la campagne en cours, c’est le débouché indien qui bat des records quant aux exportations de pois, avec des volumes qui pourraient tutoyer les 200000 tonnes. Plusieurs éléments conjoncturels pour justifier ces volumes. « La petite récolte canadienne en 2015, liée à des mauvais rendements, le fait d’une parité euro/dollar favorable aux exportations françaises et une récolte indienne en légumineuse assez médiocre, commente le spécialiste de Terres Univia. Le débouché indien et sur l’ensemble des pays tiers est essentiellement dédié à l’alimentation humaine. Le pois protéagineux se substitue au pois chiche », poursuit-il. 

Mais sur la campagne 2016/2017, il est probable que le débouché indien ne soit pas aussi conséquent. Les surfaces ont augmenté au Canada, et si les rendements sont bons, ce sera plus compliqué pour la France. Toutefois, les opérateurs montent d’ores et déjà quelques opérations avec l’Inde pour des expéditions cet été, avant l’arrivée du pois canadien sur le marché mondial. Mais ce seul débouché indien est trop aléatoire pour se projeter.

Le constat est assez similaire concernant la féverole. Les exportations pays tiers représentent 30% des usages et c’est le débouché égyptien pour l’alimentation humaine qui constitue le principal driver. Mais à cause de la bruche, les exportations françaises de féverole vers l’Égypte fondent comme neige au soleil, attendues à environ 35000 tonnes en 2015/2016 alors qu’elles approchaient les 250000 tonnes en 2010.

La forte dépendance à une exportation très variable d’une année sur l’autre est inévitablement un frein au déploiement plus massif des surfaces en protéagineux. Et si le salut venait d’une augmentation de la consommation domestique de protéines végétales en alimentation humaine ? « C’est dans l’air du temps, mais les consommateurs privilégient des légumineuses de type pois chiche et lentille. D’ailleurs l’interprofession Terres Univia va s’intéresser d’un peu plus près à ces cultures », conclut le spécialiste. 

 

Retrouvez le dossier complet sur Cultivar de juin 2016

 

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