Depuis bientôt 30 ans, l’entreprise Nataïs, située dans le département du Gers, produit du maïs pop-corn qu’elle commercialise sous forme de sachets micro-ondables ou en vrac. Cette entreprise est l’aventure d’un agriculteur, Michael Ehmann, qui se lance en 1994 dans la création d’une filière française de pop-corn haut de gamme et respectueuse de l’environnement. La société produit aujourd’hui 42.000 tonnes de maïs pop-corn grâce à 220 agriculteurs partenaires sur un rayon de 200 km autour de l’entreprise.
Expérimentation du Green-tillage
Depuis le départ de l’aventure, l’entreprise explore des systèmes de production économes en intrants et résilients pour la préservation des écosystèmes. C’est ainsi que l’expérimentation Green-tillage est menée et assumée grandeur nature. Il s’agit de semer le maïs directement dans un couvert végétal. Selon l’entreprise, "cette technique permet de capter chaque année jusqu’à 5 tonnes par hectare de CO2 tout en limitant l’érosion des sols et en améliorant la fertilité naturelle". Environ 550 hectares sont travaillés selon cette technique. D’ici 2025, l’entreprise prévoit que 75% des surfaces seront cultivées selon les principes de l’agriculture régénératrice, qui vise à régénérer les sols dégradés, augmenter la biodiversité et lutter contre les changements climatiques en captant le CO2.
En 2019, Nataïs lance le projet "Naturellement popcorn" pour une durée de six ans. Il est soutenu par le programme d’investissement d’avenir porté par BPI France et 5 autres partenaires, Cesbio, STMS, Inrae et Agro d’Oc. Ce programme consiste à développer un outil de mesure pour le calcul du stockage du carbone.
Depuis cette année, l’entreprise gersoise propose à ses producteurs un contrat sur deux ans qui rémunère les engagements agroécologiques des agriculteurs et leur engagement pour la filière.
"Ce contrat apporte au producteur un produit brut à l’hectare au moins 20% supérieur à celui du maïs conso. Les engagements contractuels portent sur des surfaces et non des volumes. Nataïs propose en plus un bonus rendement récompensant la performance. S’ajoutent à cela des primes à l’hectare rémunérant la réalisation des semis avant le 20 avril (ce qui permet de sécuriser la qualité sanitaire du pop-corn) et d’autres primes liées aux surfaces engagées ainsi que la mise en place de couverts végétaux", détaille l’entreprise.
Pour Michaël Ehmann, il s’agit d’un partenariat gagnant-gagnant qui permet de sécuriser les approvisionnements en quantité et en qualité.