Les micro-organismes, une richesse pour les sols agricoles

La limitation des agressions mécaniques et surtout la couverture du sol, avec des couverts diversifiés et permanents, suffisent à améliorer rapidement la biologie du sol. © jbphotographylt/Adobe Stock

Les sols fournissent des services écosystémiques multiples. De l’approvisionnement en éléments nutritifs pour la faune, à la régulation des gaz à effet de serre et de l’eau, etc., le sol est une matrice très importante qui renferme une énorme richesse. Avec 30% de la biodiversité planétaire, il constitue la 3e frontière biotique, derrière la forêt et la fosse océanique. Pour évaluer la vie biologique du sol, des recherches sur la mise en place d’indicateurs pratiques sont en cours d’élaboration.

Des outils pour évaluer l’impact des pratiques

À travers la mise en place du réseau de mesure de la qualité des sols RMQS, la France est le premier pays à disposer d’une carte nationale de l’inventaire de la biomasse moléculaire microbienne et de la diversité des micro-organismes du sol. Lors d’un webinaire organisé par Agreenium en partenariat avec l’Acta, Lionel Ranjard, directeur recherche au sein de l’Inrae Dijon, a précisé que « les sols morts n’existent pas, mais qu’il y a des sols plus ou moins vivants ». En effet, des essais ont permis de constater qu’un sol, dont la diversité microbienne est réduite de 30% n’offre plus autant de services. Dans cette situation, la minéralisation de la matière organique est diminuée de 40%, la productivité végétale impactée de 50% et le temps de survie des agents pathogènes multiplié par trois.

Le type de sol et les pratiques agissent sur la diversité et l’abondance des micro-organismes dans le sol. Dans les sols cultivés, les bactéries sont davantage présentes qu’en forêt. En effet, elles réagissent très vite et s’adaptent facilement aux perturbations occasionnées sur le sol. Grâce aux analyses RMQS et au projet AgrInnov, qui réunit différents partenaires dont des agriculteurs, il est maintenant possible de déterminer une valeur de référence de l’activité microbienne du sol pour chaque propriété physico-chimique d’une parcelle. 250 fermes, dont la moitié en grandes cultures, participent à cette action. 32% des sols de l’étude sont jugés en bon état de fonctionnement. 58% des cas méritent une surveillance des pratiques, à réadapter selon les orientations souhaitées par l’agriculteur (gestion de l’eau, du carbone, de l’empreinte environnementale, etc.) L’objectif du projet est de proposer des outils qui permettent aux exploitants d’évaluer eux-mêmes l’impact de leurs pratiques sur la microbiologie du sol.

Diagnostiquer la biologie du sol

En ce qui concerne la fertilisation, principalement NPK, il existe de nombreux outils fiables et opérationnels qui proposent aux agriculteurs une dose d’apport conseillée, en corrélation avec le rendement. « Or, les sols rendent aussi d’autres services qui méritent d’être évalués, souligne Matthieu Valé, responsable scientifique au sein d’Aurea AgroSciences. Il faudrait compléter l’analyse physico-chimique et nutritive du sol par des composantes dynamiques comme la vie biologique. » C’est dans cette optique que l’Inrae et Arvalis, accompagnés de l’Ademe, ont mis en place le projet Agro-Eco Sol. L’objectif est la délivrance d’un conseil de gestion globale basé sur des indicateurs liés à l’activité et à la diversité de la biologie du sol.

 

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