Les crédits carbone, 13e mois de l’agriculteur

Le marché du carbone doit être vu comme un 13e mois pour l’agriculteur. © Aleksandr/Adobe Stock

L’entreprise Stock a d’abord fait ses armes sur le marché carbone en forêt avant d’initier des projets en agriculture. Thomas Martal, co-fondateur et président de l’entreprise, se permet donc d’avancer : « Le marché du carbone sur la forêt est plus simple à expliquer aux entreprises qui financent car il ne relève que de la séquestration du carbone. Par contre, c’est un pas de temps long, de l’ordre d’une trentaine d’années. Si le marché du carbone en agriculture est plus complexe, avec à la fois la notion de réduction des émissions de GES d’un côté et de séquestration de l’autre, les évolutions sont potentiellement beaucoup plus rapides et réactives. En revanche, il faut aussi noter que le coût d’un crédit carbone agricole est 20 à 30% plus cher que celui généré par la forêt. »

Ce différentiel peut expliquer en partie certaines exigences des entreprises qui se lancent en agricole. Thomas Martal précise d’ailleurs que « la plupart des entreprises qui franchissent le pas avec nous sont plutôt attirées par des projets de taille plus modeste mais qu’elles peuvent financer à elles seules à 100%. Les financeurs des projets ne veulent pas prendre le moindre risque d’image ». Financer un projet dans sa globalité, c’est se l’approprier.

L’agriculture possède sur le marché du carbone un nombre certain d’atouts face aux financeurs. « Les petites entreprises ont très souvent conscience de leur impact sur leur milieu et sont donc attentives à investir leur compensation au niveau local également. Les entreprises de taille intermédiaire (ETI), de leur côté, s’orientent principalement vers l’agriculture pour conserver ou améliorer leur image de marque. Enfin, les grands groupes ont soit une entrée géographique soit une entrée filière dans ce type de projet », tente de hiérarchiser le co-fondateur de Stock.

70 % des crédits carbone engagés

Afin de sécuriser à la fois les financeurs, quel que soit leur objectif sous-jacent, et les agriculteurs, Stock ne valorise que 70% des crédits carbone qu’une ferme est en capacité d’émettre. Cela évite à l’agriculteur de prendre un risque financier en cas d’accident de parcours. Le nombre de crédits carbone à mettre sur le marché, Stock est capable de l’évaluer avec seulement une dizaine d’indicateurs. L’objectif est d’identifier facilement avec l’agriculteur la trajectoire future de la ferme. Une fois engagé, l’agriculteur est rémunéré chaque année après vérification de l’avancement du projet. « Il faut considérer le marché carbone comme le 13e mois de l’agriculteur, lance Thomas Martal. Afin de le sécuriser dans sa démarche, Stock exige en parallèle que l’entreprise qui finance paie la totalité de la somme liée au projet dès son lancement. Les fonds sont alors sécurisés dans le cadre d’une fiducie sur toute la durée du projet de 5 ans. » De son côté, Stock est financé uniquement par les financeurs des projets.

 

 

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