Les besoins en eau de l’agriculture augmenteront quoi qu’il arrive

Même sans élevage, les besoins en irrigations des cultures continueront de croître en raison des sécheresses plus nombreuses. Crédit: Bits and Splits/Adobe Stock

Les auteurs de l’étude "Prospective du système alimentaire et de son empreinte énergétique et carbone" l’affirment: que le système alimentaire se dirige vers une grande frugalité en 2050 ou vers une société productive sans grands changements dans nos modes de vie par rapport à aujourd’hui, la consommation en eau par l’irrigation va augmenter dans les deux scénarios. Et ce, même dans une perspective de réduction de la consommation de viande, n’en déplaise à ceux qui attaquent sans cesse l’élevage pour sa consommation en eau.

En effet, le besoin en eau pour l’irrigation va seulement se déplacer. Le maïs grain, habituellement irrigué, servant le plus souvent à nourrir les animaux d’élevage, sera remplacé par des légumineuses pour la consommation humaine qui nécessiteront des tours d’eau en raison des conditions de production plus sèches.

La viande indispensable à trois moments de la vie seulement

En attendant de voir vers quel scénario s’oriente notre société, Christian Huyghe, directeur scientifique de l'Inrae, rappelle, lors des journées de la Lucine organisées par Horsch, qu’au niveau mondial, "l’augmentation du PIB est le plus souvent synonyme de réduction de la part des protéines végétales dans l’alimentation des humains". Or, poursuit-il, "les protéines végétales pourraient suffire à assurer les besoins d’une très grande majorité des humains. Il n'existe que trois stades de la vie où la viande semble absolument nécessaire à un être humain, lorsqu’une femme est enceinte, durant la phase de croissance d’un enfant et en fin de vie, car au crépuscule de sa vie, le corps humain fixe très mal les protéines". Le reste est un choix de société.

Sécurité alimentaire synonyme de sécurité sanitaire

Au-delà de ces considérations physiologiques, l’enjeu principal pour Christian Huyghe reste la souveraineté alimentaire de la France. Il rappelle en passant que cette dernière consiste "à ce que le pays soit en capacité de décider comment s’alimenter sans contrainte ou pression extérieures. Cela ne signifie pas forcément que tous les aliments doivent être produits en France". Le directeur scientifique de l’Inrae conclue en insistant: "Sécurité alimentaire est synonyme de sécurité sanitaire, il ne faut pas l’oublier."

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