Il y a bientôt dix ans, dans l’Indre et l’Allier, une société chinoise reprenait des terres, mettant la campagne en ébullition. Était-ce alors la fin des agriculteurs propriétaires de leur terre et le début d’une financiarisation du foncier ?
La seconde édition du rapport sur la propriété des terres agricoles en France, publié par l’association Terres de liens à l’occasion du Salon de l’agriculture, vient de tomber.
Des logiques d’accaparement et de financiarisation à l’œuvre en France. L’association met en avant des chiffres qui montrent l’étendue des possessions foncières :
- 640 000 hectares de terres sont possédés par des sociétés agricoles financiarisées, marquées par la présence d’investisseurs non-agricoles.
- Ils contrôlent 14% de la surface agricole.
À noter : Il faut distinguer le fait de posséder et de contrôler et rappeler que la surface agricole utile française est estimée par l’Insee à environ 28 millions d’hectares.
Le boum des investisseurs. À travers son communiqué de presse, l’association offre une estimation de l’évolution de la situation :
- Les sociétés d’exploitation agricoles ont doublé à l’espace de 30 ans.
- Elles comptent des sociétés à capital ouvert qui permettent à des investisseurs non agricoles de prendre le contrôle des fermes.
- Une ferme sur 10 est contrôlée par des investisseurs non agricoles.
Dans le viseur de l’association : le marché des parts de société qui permet d’échapper au contrôle de la SAFER.
- « Le principe est simple, un investisseur achète des parts d’une société agricole et devient ainsi propriétaire des terres qui sont fondues dans le capital d’exploitation de la société », explique l’association.
Une requête au gouvernement : Dans le cadre de la future loi d’orientation agricole, Terre de liens réclame un meilleur contrôle, afin de ne pas laisser se développer un modèle d’agriculture de firmes.
Pour en savoir plus sur la propriété des terres agricoles en France, téléchargez le rapport complet en cliquant sur le lien.
À propos de Terre de liens
- Une association créée en 2003.
Ses missions ? œuvrer à supprimer le poids de l’acquisition foncière pour les agriculteurs et préserver le foncier agricole en luttant contre l’artificialisation et la spéculation financière.