Le pois d’hiver, un allié précieux dans la rotation

 

Le pois d’hiver présente de nombreux atouts agronomiques, économiques et environnementaux dans les systèmes de culture diversifiés. Semé plus tardivement que les céréales et récolté plus précocement, il permet d’étaler les chantiers et d’envisager aussi l’implantation d’une culture intermédiaire ou encore d’une culture fourragère plus précocement. Même du côté des interventions dans l’itinéraire, il ne concurrencera jamais une autre espèce, et s’adapte bien au calendrier des agriculteurs, tient à rappeler Matthieu Floriot, sélectionneur protéagineux chez Agri Obtentions. Il permet, à l’instar des cultures de printemps, de diversifier l’assolement et donc de rompre les cycles des différents bioagresseurs. Autre intérêt agronomique, l’alternance des produits phytosanitaires à l’échelle de la rotation pour prévenir les problématiques de résistance.

Comme toutes les légumineuses, c’est son effet précédent qui doit être considéré, par les reliquats d’azote qu’il laisse à la culture suivante. Par ailleurs, on lui est redevable aussi de sa capacité à structurer le sol et il a un effet bénéfique sur les communautés microbiennes du sol, grâce aux exsudats racinaires qu’il relargue.

Sur le plan économique, c’est aussi gagnant-gagnant. Selon les essais Terres Inovia, un blé tendre après un pois produit 6 à 12 q/ha de plus qu’un blé de céréale (7,4 q/ha en moyenne). Effet rendement et économie d’azote bien sûr à la fois pour la culture du pois en année N et en année N+1 pour la culture suivante. « Cela représente une économie d’énergie fossile de 50% et une baisse de 70% des rejets de CO2 », précise le sélectionneur.

Enfin cette graine, riche en protéines, trouve preneuse dans de nombreux débouchés, pois de casseries en alimentation humaine, process de cracking pour en extraire l’amidon et les protéines, mais aussi en alimentation animale notamment pour les volailles et les porcs, sans oublier les fourrages ou encore l’oisellerie.

Le pois d’hiver peut être envisagé dans toutes les régions de l’Hexagone. « Il a évidemment un potentiel de rendement supérieur au pois de printemps grâce à son cycle plus long et au fait qu’il fleurisse plus tôt, ce qui lui permet d’échapper aux risques de stress hydrique et à la problématique Aphanomyces euteiches, vis-à-vis duquel on le considère comme très tolérant », assure Matthieu Floriot. Longtemps déconsidéré pour des problématiques de stabilité de rendements, il semble désormais que ce frein soit levé grâce aux efforts de la sélection variétale.

 

 

 

 

 

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