Le pétrole où la lente descente aux enfers

Le pétrole où la lente descente aux enfers. © Fyle, lyabolotov et Yan4iK/Fotolia

Il fut un temps où des tensions politiques, comme l’isolement économique du Qatar par ses voisins, auraient contribué a faire tendre les cours du pétrole vers le haut. Il n’en est rien. Le pétrole reste un sujet éminemment stratégique et politique, mais la crise que connaît cette matière première est à mettre plutôt du côté d’un jeu de dupe entre l’Opep et les États-Unis, indique Patrice Geoffron interrogé par Boursorama.

Après l’envolée de l’or noir sur l’année 2008, les marchés du pétrole connurent une période de relative accalmie entre 2009 et 2014 avec un range de prix compris entre 80 et 100 dollars le baril. Une première crise interviendra à l’été 2014, il perdra alors 50% de sa valeur pour passer sous la barre des 50 dollars en début d’année 2015. Cette dégringolade était à mettre du côté de l’Arabie Saoudite qui souhaitait évincer les producteurs américains de pétrole de schiste. Une stratégie relativement payante mais qui a fini par se retourner contre les pays du Golfe et autres. La baisse des prix aura plongé certains pays dans une grave crise économique et politique.

Changement de stratégie en 2016, le gel de la production décidé par les pays membres de l’Opep et d’autres grands pays producteurs, afin de soutenir les prix. Cette stratégie aura été payante à très court terme mais elle aura aussi permis de redonner un coup de pouce aux pays non signataires de l’accord (Nigeria, Lybie) et aux producteurs de pétrole de schiste encouragé évidemment par l’administration Trump. Selon l’analyste, la progression enregistrée aux USA et dans les autres pays compensent les efforts consentis par les pays de l’Opep à travers l’accord signé le 30 novembre 2016 et prolongé au printemps 2017.

Le spécialiste s’interroge sur la stratégie américaine cependant. Il estime qu’économiquement ce n’est pas un pari tenable car les producteurs américains gagneraient à vendre moins de volume mais plus cher. Cette situation ne profite pour le moment économiquement qu’aux zones importatrices nettes comme la Chine et l’Europe et politiquement aux USA. Pas sûr que l’Opep et son alliée la Russie ne se satisfassent de cette situation encore pendant très longtemps.  

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